Nessma TV serait-elle à vendre? C'est ce qu'on croit savoir, puisque le producteur franco-tunisien, Tarek Ben Ammar, et l'un des trois actionnaires principaux de la chaîne privée tunisienne seraient à la recherche d'un acquéreur pour acheter certaines des filiales de ses sociétés, dont 25% de la chaîne tunisienne Nessma TV. Tarek Ben Ammar serait en réalité presque en faillite, puisque la cour d'appel de Paris a, dans un arrêt daté du 21 juin 2012, condamné Quinta Communications, la société de Tarek Ben Ammar, pour des actes de concurrence déloyale à l'égard d'Eclair Group et de LTC. La société a été condamnée par la cour d'appel de Paris à payer plus de 900 000 euros de dommages et intérêts à Eclair Group et GTC: 809.300 euros précisément au titre du préjudice financier lié aux pertes de chiffres d'affaires et au coût du plan de restructuration, causé par des actes de concurrence déloyale, et 100.000 euros au titre du préjudice lié au comportement procédural du groupe Quinta. Eclair Group et GTC ont, en effet, assigné en 2006 Quinta Communications et ses filiales Dataciné et LTC, pour avoir commis des actes de concurrence déloyale consistant à un débauchage sélectif des forces vives du groupe Eclair, doublé d'un démarchage systématique de sa clientèle en proposant des prix anormalement bas. Au terme d'une longue procédure, Eclair Group vient de remporter cette affaire contre Quinta Communications, par ailleurs actionnaire d'Eclair Group à hauteur de 43%. Les magistrats relèvent que cette politique de surenchère salariale, doublée d'une politique de prix anormalement bas, a eu un coût très lourd alors même qu'elle n'était pas supportable pour le groupe Quinta lui-même dans la mesure où ces filiales du groupe étaient déficitaires. Cette nouvelle situation judiciaire a poussé le magnat du cinéma et de la télévision en Tunisie à chercher le moyen de céder ses parts de Nessma pour épurer ses dettes. Selon certains journaux spécialisés tunisiens, des débuts de négociation sont en cours entre le groupe saoudien d'Al Walid Ibn Talal et des actionnaires de Nessma TV. Une équipe représentant le magnat saoudien s'est déplacée même à Tunis pour voir les différents locaux de la chaîne et ses équipements, avant de procéder ensuite à sa valorisation. Plus inquiétant, le prince Al Walid Ibn Talal a rencontré dernièrement, à Paris, deux des actionnaires de Nessma, à savoir Tarek Ben Ammar et Silvio Berlusconi. Ce qui dénote que le magnant saoudien qui possède déjà plusieurs parts dans des télévisions satellitaires arabes, dont la plus célèbre demeure Rotana, envisage de siphonner les 50% de la chaîne. Car le départ de Ben Ammar signifie automatiquement le départ de son ami et associé Berlusconi, qui loin du pouvoir politique, n'hésitera pas à se débarrasser de la chaîne tunisienne. Enfin, la grande question demeure la position de son créateur et actionnaire majoritaire, Nabil Karoui. Car selon les médias tunisiens, ce dernier ne s'est pas encore décidé s'il va vendre ou pas ses parts dans Nessma TV. [email protected]