«Vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps. Vous pouvez tromper tout le monde un certain temps. Mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps.» Abraham Lincoln Presque une semaine après sa fameuse sortie médiatique devant la presse algérienne, l´actionnaire de Nessma TV tente de rétablir les ponts avec l´Algérie, l´Entv et ses responsables. Ainsi, suite à la publication de certains articles parus le 12 avril relatifs à un débat organisé, samedi 10 avril 2010 par la Copeam à Paris, autour du thème de la création d´une chaîne multilingue et multiculturelle de la Méditerranée, qui ont visiblement déplu au producteur tunisien, la chaîne Nessma TV, (dont il est actionnaire) a rendu public un communiqué dans lequel elle souhaitait rétablir certains faits et mettre un terme à la polémique qui risquerait de nuire à ses intérêts en Algérie. De ce fait, Nessma TV dément les allégations de certains intervenants algériens lors des débats, selon lesquelles la chaîne aurait été «créée grâce à l´argent des Italiens et plus particulièrement de Berlusconi...» puisque les principaux actionnaires de la chaîne, les frères Nabil et Ghazi Karoui (50%) et M.Tarek Ben Ammar (25%), tous trois de nationalité tunisienne, détiennent 75% du capital de la chaîne tunisienne privée. Les responsables de Nessma TV ont démenti le fait qu´elle cherche à adopter une attitude monopolistique dans le domaine du sport ou dans tout autre domaine relevant de son activité. Ce qui serait incompatible avec la notion de pluralisme dont elle est elle-même l´un des produits. S´agissant des données relatives à l´audience de Nessma en Algérie, avancées globalement par M.Tarek Ben Ammar, le communiqué de la chaîne affirme que la source se trouve auprès de l´Institut algérien Immar dont les informations sont utilisées par tous les professionnels des médias et les annonceurs en Algérie. M.Tarek Ben Ammar a, notamment mentionné qu´il existe en Tunisie deux chaînes TV relevant du secteur privé mais il n´a, à aucun moment, porté critique à la politique algérienne en matière de communication, ni cherché à comparer les paysages médiatiques tunisien et algérien et encore moins à les mettre en concurrence. Tarek Ben Ammar estime, enfin, que les relations entre Nessma et l´Entv sont suivies et excellentes comme le prouvent les échanges de signaux pour la couverture du derby maghrébin JS Kabylie - Club Africain. Ces relations sont d´ailleurs (d´après lui) appelées, par la volonté des deux parties, à s´étendre et s´approfondir dans un esprit de partenariat et de respect mutuel. Mais entre le mythe et la réalité, il n´y a qu´une ligne. Cette volte-face du producteur tunisien démontre un sentiment de crainte de perdre réellement ses intérêts en Algérie et surtout le désir de regagner la confiance perdue des partenaires algériens. Même si cette réaction est légitime de la part d´un des actionnaires de Nessma TV, elle ne dément pas son clash avec certains responsables de l´Entv, avec notamment le directeur de la coopération ou encore avec l´écrivain algérien Badredine Mili, qui est revenu sur cet épisode dans un entretien dans le journal Echourouk. Tarek Ben Ammar n´a pas démenti aussi cette fameuse déclaration enregistrée par plusieurs journalistes, dans laquelle il avait notamment déclaré: «Il est anormal que l´Algérie, qui a ouvert le champ médiatique à la presse écrite, n´ouvre pas son champ audiovisuel.» Une déclaration lourde de sens, mais significative du contraste réel qui existe dans le monde audiovisuel dans le Maghreb et qui nécessite un grand débat. [email protected]