La guerre des nerfs continue de faire rage en attendant que la bataille juridique dise son dernier mot. Les deux camps, qui se disputent le contrôle du FLN, gardent les yeux rivées sur les sénatoriales dont la date a officiellement été fixée au 30 décembre prochain depuis que le président Bouteflika a convoqué le collège électoral. C'est ainsi que les membres de la coordination nationale du mouvement de redressement a tenu une réunion durant la nuit de mercredi à jeudi laquelle s'est longuement attardée sur cet important rendez-vous électoral. Selon le porte-parole du mouvement, Kara Mohamed-Seghir, «le mouvement en est à presque 4000 élus, ce qui représente plus de la moitié des électeurs que compte le FLN». Si cette information était vérifiée, indiquent des analystes, il ne ferait donc pas de doute que le vote du parti majoritaire sera dispersé ce qui ne laissera pas de profiter à une troisième force, celle du mouvement Islah probablement. Cela paraît d'autant plus plausible que la direction nationale du parti de Djaballah a tenu une réunion exprès pour cela, à l'issue de laquelle il a officiellement été annoncé que ce parti pèsera de tout son poids dans ces élections. Partant du principe que ce rendez-vous constitue de véritables primaires avant la présidentielle du printemps de l'année prochaine, il apparaît clairement donc que tous les partis et parties concernés attachent aux sénatoriales une importance capitale. Sur le plan organique, notre source admet des «retards accumulés». Ceux-là mêmes que Belkhadem qualifiait de «course au bien» dans sa conférence de presse et qui sont, en somme, des conflits ouverts entre différents acteurs soucieux de prendre les directions régionales et même nationales, dans le but de plaire au président et à son chef de la diplomatie, également coordonnateur national de ce mouvement. De l'ordre est en train d'être mis dans tout cela, précise notre interlocuteur, qui ajoute que «les choses doivent rentrer dans l'ordre avant le congrès dont la période a été fixée pour les dix derniers jours du mois de décembre», c'est-à-dire une petite poignée de jours avant les élections sénatoriales. Pour cela, nous dit encore Mohamed-Seghir, «aucun responsable, quoique temporaire, ne pourra rester à son poste sans passer par les urnes, comme cela a été le cas pour les membres de la coordination nationale, tous élus lors de la fameuse rencontre de Djelfa». Dans le cadre des sorties sur le terrain du coordonnateur national, Abdelaziz Belkhadem, notre source annonce qu' «il rencontrera les élus et cadres des 14 wilayas du Centre, à Bouira le 20 novembre». Si les redresseurs n'ont pas opté pour Alger, c'est qu'ils ont déjà essuyé deux échecs précédemment, à la salle Ibn Khaldoun et aux Pins Maritimes. La veille de cette rencontre, c'est-à-dire le 20 novembre, Belkhadem rencontrera également les élus de l'est du pays, à Annaba, comme il l'avait fait la semaine précédente à Sétif et le mois passé à Mostaganem, fief des redresseurs, comme se plaît à le rappeler Si Afif : sa wilaya est la première et, actuellement, la seule à s'être intégralement ralliée au mouvement de redressement, après s'être battue longtemps toute seule contre l'actuelle direction du FLN. S'agissant des plaintes en justice, par les deux parties en conflit, les redresseurs préfèrent éluder le sujet depuis l'échec essuyé au Conseil d'Etat laissant les plaignants faire cavaliers seuls alors que tout le monde sait qu'ils avaient été encouragés à déposer plainte au nom du mouvement.