Le Parti des travailleurs (PT) a, contre toute attente, décidé de contracter une alliance avec le Front de libération nationale (FLN) pour affronter au mieux la bataille des sénatoriales qui aura lieu le 28 décembre prochain. Hier, la porte-parole du PT, Louisa Hanoune, a annoncé, à ce propos, que son parti avait donné officiellement son « accord de principe » au FLN pour faire cause commune lors de ces élections durant lesquelles sera absent le Front des forces socialistes (FFS), premier parti d'opposition du pays. Le contrat passé entre le PT et le FLN étonne dans la mesure où il était beaucoup plus attendu qu'un tel « arrangement » ait lieu entre le FLN et les autres partis de l'Alliance présidentielle. Le RND et le MSP en l'occurrence. Aussi, il n'est pas interdit de penser que le « contrat politique » conclu entre Louisa Hanoune et Abdelaziz Belkhadem — lequel contrat n'a d'ailleurs pas encore livré tous ses secrets — confirme quelque peu le mauvais état de santé de la coalition gouvernementale. Le fait de dire, aujourd'hui, que les leaders des partis de « l'Alliance » ne s'entendent pas est en réalité un secret de Polichinelle. Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem et Bouguerra Soltani ne laissent passer aucune occasion, en effet, pour se tirer dessus. Et le plus souvent cette guerre de tranchées a lieu par médias interposés. Le dernier objet de controverse qui a opposé les membres de cette alliance présidentielle a été le projet de révision de la Constitution mis sur la table il y a deux ans par le parti de Belkhadem. Un projet dont on ne parle plus beaucoup d'ailleurs. L'idée que le FLN et le PT aient décidé de faire cause commune peut correspondre aussi au souhait de Belkhadem, mais surtout à celui du président Bouteflika d'élargir les rangs de l'Alliance. L'hypothèse reste plausible du moment que le chef de l'Etat a toujours donné l'impression de s'entendre avec la porte-parole du Parti des travailleurs. Et d'une pierre deux coups, l'implication ou l'intégration du parti de Louisa Hanoune dans le gouvernement pourrait correspondre à une volonté de « casser » ou d'atténuer quelque peu le poids du RND et du MSP au sein de l'Alliance. Fort possible. La preuve est que cette idée d'alliance est venue du FLN. La porte-parole du PT a ainsi expliqué hier, lors d'un point de presse organisé à l'issue de la session ordinaire du comité central de son parti, que ce dernier « a été contacté par le FLN » pour « une éventuelle alliance avec lui lors des prochaines échéances sénatoriales ». Louisa Hanoune a précisé en outre « qu'une réunion s'est déroulée justement, jeudi dernier, entre un responsable du PT et un autre du FLN, en vue d'étudier la question ». Et d'ajouter que le parti du FLN a reçu « l'accord de principe du PT » après que les deux formations se soient mises « d'accord sur certains points politiques, et ce, tout en respectant le programme politique de chacune ». Maintenant, il faudrait voir dans quelle mesure le rapprochement entre le FLN et le PT pourrait relever d'un plan visant une redéfinition de la carte politique du pays. Mais pour comprendre les tenants et les aboutissants du deal passé entre ces deux partis —que jusque-là tout semblait opposer (le PT a toujours donné l'image d'un opposant radical) —, il serait peut-être plus sage d'attendre que la visibilité soit un peu plus claire.