La réunion des redresseurs a eu lieu finalement vendredi soir, en présence du ministre Amar Tou. L'épreuve n'a pas été aisée cette fois non plus devant la détermination des partisans de Benflis qui ont tenté de faire échouer la rencontre en prenant d'assaut l'entrée de la salle du Ruhmel. Il a fallu l'intervention des forces de sécurité pour éviter l'irréparable qui risquait d'embraser le centre-ville et contenir la foule des militants du FLN attendant à l'extérieur, au-delà des cordons de police. Pendant ce temps, la salle remplie par les pro-Bouteflika vibrait aux discours des animateurs de la rencontre notamment celui du ministre qui ressassait les arguments de la déviation du XIIIe congrès et n'hésitait pas à faire le parallèle entre la rencontre de Djelfa et le congrès de la Soummam. Le principal animateur des associations de soutien, M.Larrafi, saisira l'occasion pour faire la lecture d'une déclaration collective de quelque 250 associations et personnalités locales qui prêtent allégeance au président. Auparavant, une liste de 32 élus locaux, présumés avoir rejoint le mouvement des redresseurs, avait été présentée à la salle mais les noms ne seront jamais divulgués pour confirmer l'information et répondre au défi lancé par le mouhafedh. Les redresseurs préfèrent, disent-ils, patienter et laisser passer les élections du Sénat pour éviter toute pression sur leurs élus-électeurs. Parmi les présents, on aura remarqué des sénateurs du RND mais aussi le chef du cabinet du wali qui pour la première fois affiche son implication, et par conséquent celle de l'administration, dans les campagne avant l'heure de Bouteflika. Comme tous les autres participants, il aura droit aux insultes à la sortie de la salle avant d'être dénoncé officiellement par le mouhafedh lors de la réunion tenue juste après, au siège de la mouhafadha de Constantine. Mais avant de sortir sous la protection de la police, les éléments actifs du FLN-bis avaient tenté de mettre fin à la polémique et à la guerre interne qui secoue leur mouvement autour du leadership en imposant un coordinateur en la personne du Mouloud Mezaouda. Un choix contesté par les éléments peu nombreux de la coordination des associations de soutien au président, menée auparavant par le ministre Boudjemaâ Haïchour et qui tente actuellement, mais sans succès, d'imposer son homme. L'installation du coordinateur n'a pas eu lieu finalement et la confrontation fut évitée de justesse car les divergences ne sont pas encore aplanies, semble-t-il. En revanche, la structuration du mouvement en mouhafadha et kasmas parallèles est déjà amorcée alors que de l'autre côté on est sur le pied de guerre pour parer à toute urgence. Une conférence de presse est prévue à ce titre aujourd'hui chez les pro-Benflis.