Béjaïa donne l'image d'un navire sans capitaine Comme chaque été, la situation de l'hygiène à Béjaïa prend un sacré coup. La saison estivale est là. Pour s'en rendre compte, il ne faut pas s'en tenir uniquement au flux de visiteurs mais également et surtout au phénomène des ordures ménagères qui s'amoncellent un peu partout. Comme chaque été, la situation de l'hygiène à Bejaïa prend un sacré coup. La ville s'illustre par une métamorphose qu'on aurait souhaitée dans le sens inverse. Hélas! C'est la même rengaine qui prend forme pour donner de la ville de Béjaïa, l'image d'un navire sans capitaine et des passagers irresponsables. Chaque jour, Béjaïa plonge dans l'insalubrité et l'anarchie. Les nombreux tas d'ordures qui prolifèrent à chaque coin de rues, des tonnes d'immondices jonchent les trottoirs et les services communaux de nettoyage donnent l'impression d'être incapables d'en assurer la collecte. En dépit des tentatives de régulation tant le ramassage des ordures ménagères que leur dépôt à des heures fixes, l'insalubrité est toujours présente et rappelle, à tout un chacun, le long chemin qui reste à faire en matière d'éducation civique. Un manquement qui s'ajoute à la défaillance d'une collecte encore archaïque. Des habitants continuent toujours de sortir leurs poubelles en dehors des heures fixées par l'arrêté communal et semblent loin, très loin de se soucier aussi bien de la responsabilité de leur geste que des représailles qu'ils encourent. Pis encore, on continue à déposer les sachets de poubelles dans des endroits non réservés à cet effet. Ce qui complique la collecte déjà amoindrie par un parc matériel insuffisant et vétuste. Conséquences: rats, souris, cafards, moustiques envahissent nos cités. Certains rats sont tellement gros - bien portants - qu'ils effrayent le plus courageux des chats et même certains d'entre nous. Les moustiques sont si nombreux qu'une nuit sans pastilles ou climatiseur est synonyme de nuit blanche. Rien ne semble en mesure de les stopper. Dans une semaine, le mois de Ramadhan débutera. Connu comme période de forte consommation, la situation de l'hygiène risque fort de s'aggraver à Béjaïa. En sommes-nous seulement conscients? Malheur des uns, bonheur des autres. Ce commerçant de la cité Nacéria affirme vendre des insecticides et autres produits en grande quantité. Tous ces produits qu'utilisent les citoyens n'arrivent pas à venir à bout de ces rongeurs qui, après la rue, envahissent les appartements. La campagne de pulvérisation se fait désirer même si au fond on sait que cela ne changera rien. Quant à l'éradication des rongeurs et autres bestioles, rien n'est entrepris dans ce sens. Ils se multiplient chaque jour. «Normal!», ironise ce citoyen. «Ils sont bien nourris par les riverains!» A Béjaïa, l'insalubrité est telle qu'il y a lieu de craindre le pire. Le spectre des maladies et des MTH plane, tant le terrain de propagation y est propice. La commune ne peut pas être la seule responsable, depuis notamment l'application de certaines mesures visant à améliorer la collecte des ordures ménagères même si les égouts et oueds à ciel ouvert nous agressent la vue et relèvent de la responsabilité communale. Le laisser-aller et la mauvaise foi sont, aujourd'hui, à relever aussi dans le comportement des citoyens. Les ménages, les commerçants et les passants n'hésitent pas à jeter leurs déchets à même le sol. Les vieilles habitudes ont la peau dure. L'insalubrité n'est pas propre à la ville de Béjaïa. Elle règne en maître dans de nombreuses localités de la wilaya, elle fait même l'objet de contestation continuelle. La décharge sauvage située sur la RN 26, à l'entrée de la ville de Sidi Aïch, incommode toujours les usagers de cet important axe routier, notamment lorsque les bouchons se forment à l'entrée de la ville. Et c'est le cas depuis le début du mois de juillet. Il ne faut surtout pas s'aventurer à garder les vitres de votre véhicule ouvertes lors de votre passage, vous risquez tout simplement de suffoquer. Des centaines de décharges du genre font partie du décor de la basse Kabylie où des solutions se dessinent mais ne se matérialisent pas en raison des oppositions des uns et des autres. Tout le monde dénonce cet état de fait mais personne ne juge utile de faire l'effort pour laisser aboutir des solutions préconisées pourtant par des spécialistes et après de longues études. Le cas du centre d'enfouissement de la commune de Béjaïa illustre à lui seul la complexité de la situation.