Alors que l'opinion publique et la corporation des journalistes attendaient le verdict relatif à l'affaire du directeur du quotidien Le Matin, la défense a, pendant toute la journée d'hier, développé ses plaidoiries qui étaient axées sur «la teneur du dossier qui, au demeurant, ne reposait sur aucun délit avéré». Les défenseurs, de source sûre, ont insisté sur la nécessité de lever la mise sous contrôle judiciaire prononcée à l'encontre du directeur du Matin qui, rappelons-le, a été arrêté à l'aéroport Houari Boumediene en possession de bons de caisse alors qu'il revenait de la capitale française. Cette affaire qui a laissé des zones d'ombre a, toutefois, mis en évidence le degré d'acharnement et de harcèlement de certaines sphères du pouvoir. Il faut rappeler que la procédure engagée est caduque puisqu'elle n'obéit pas à certaines règles, à savoir que le délit pour lequel est accusé M.Benchicou Mohamed est du ressort des douanes en charge des délits relatifs au change. En effet, les services des douanes, tous niveaux confondus, ont, dans le passé, battu en brèche les accusations portées à l'égard du directeur du Matin. La dernière déclaration de M.Lebib reprise par la presse, document à l'appui, a prouvé l'inefficience de ces accusations. Une correspondance destinée au chef du gouvernement innocentant le directeur du Matin. Pour en revenir au tribunal, hier en fin d'après-midi, la chambre d'accusation du tribunal de Sidi M'hamed n'avait pas encore rendu son verdict. Selon toute probabilité et au vu du développement de l'affaire, la chambre d'accusation devra prononcer la levée du contrôle judiciaire et, pourquoi pas, la relaxe pure et simple du directeur. Par ailleurs, la défense a introduit une requête auprès du tribunal d'El-Harrach pour la «levée de la mise sous contrôle judiciaire et pour prouver que le dossier est vide de preuves». En un mot, l'affaire est mise en stand-by jusqu'à aujourd'hui.