Une nouvelle fois rattrapé par des soucis de santé, Rafael Nadal a dû renoncer jeudi à défendre son titre au tournoi olympique et à porter le drapeau de la délégation espagnole à Londres. Comme déjà à plusieurs reprises dans sa carrière, ce sont ses genoux qui empêchent le n° 3 mondial d'exercer son métier. Il avait engagé une course contre la montre au lendemain de son élimination-choc au deuxième tour de Wimbledon face au Tchèque Lukas Rosol le 28 juin, et il l'a finalement perdue, malgré l'envie de défendre son titre décroché à Pékin en 2008. «C'est l'un des jours les plus tristes de ma carrière, car l'un des moments que j'attendais le plus était d'être le porte-drapeau de l'Espagne à la cérémonie d'ouverture des jeux de Londres, alors vous pouvez imaginer combien il m'a été difficile de prendre cette décision», a déploré le Majorquin dans un communiqué diffusé jeudi en fin d'après-midi. S'il y écrit seulement ne pas être «en condition» pour disputer les Jeux, Nadal souffre une nouvelle fois d'une tendinite au genou, comme il l'avait expliqué deux jours après sa défaite à Wimbledon. «J'ai mis toutes mes forces, jusqu'au bout, dans ma préparation, mes entraînements, mais cela n'a pas été possible, a-t-il commenté jeudi. Je dois penser à mes compagnons. Je ne peux pas être égoïste et je dois penser à ce qui est bien pour le sport espagnol, spécialement pour le tennis espagnol, et laisser jouer un de mes compagnons mieux préparé et en condition de participer.» Le début de l'été sonne aussi souvent le début des ennuis physiques pour Nadal, qui mise depuis le début de sa carrière sur le printemps et la saison sur terre battue, sa meilleure surface, pour engranger les résultats. Cela a encore été le cas cette année, où il a survolé la campagne sur l'ocre, en remportant son huitième titre à Monte-Carlo et à Barcelone, son sixième à Rome, son septième à Roland-Garros, le tout sans perdre le moindre set. Engagé dans le tournoi de Halle, il s'est envolé pour l'Allemagne dès le lendemain de son succès à Paris pour enchaîner sur la courte saison sur herbe. Sans doute trop rapidement: l'élastique a fini par rompre à Wimbledon avec le retour d'une blessure témoignant d'une usure manifeste. En son absence, les cartes seront redistribuées à Londres puisque Nadal a beau être le roi de la terre battue, il est aussi très à l'aise sur gazon et plus particulièrement à Wimbledon, où il a triomphé en 2008 et 2010 et où le tournoi olympique sera disputé du 28 juillet au 5 août. Vainqueur de Wibledon cette année, le n° 1 mondial, Roger Federer, et son prédécesseur au palmarès et dauphin au classement ATP, le Serbe Novak Djokovic, sont débarrassés d'un concurrent sérieux pour la médaille d'or. Le Britannique Andy Murray, finaliste à Wimbledon, et le Français Jo-Wilfried Tsonga sont prêts à prendre la relève. Pour Nadal, le coup est d'autant plus dur à avaler que, contrairement à d'autres joueurs de tennis, il est un vrai amoureux des JO où il a été l'une des premières grandes stars masculines de son sport à triompher en 2008, douze ans après l'Américain Andre Agassi à Atlanta, en 1996. «C'est là qu'on comprend ce qu'est vraiment le sport: jouer pour la passion du sport et pour rien d'autre. Pour moi, c'est cela le véritable esprit du sport», avait-il dit avant son premier match cette année dans le Temple du tennis, qu'il devra donc attendre 2013 pour visiter à nouveau.