Les pourparlers se poursuivent toutefois, mais sous la médiation de l'Union africaine (UA), dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba. Le Soudan du Sud a accusé hier le Soudan d'avoir de nouveau bombardé son territoire, et jugé impossible, malgré la récente poignée de main des présidents soudanais, Omar El Bechir, et sud-soudanais, Salva Kiir, de poursuivre les négociations «bilatérales directes» avec Khartoum. Les pourparlers se poursuivent toutefois, mais sous la médiation de l'Union africaine (UA), dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba. «Il y a eu des bombardements hier (vendredi) matin dans un endroit appelé Rubaker, dans l'Etat du Bahr-El-Ghazal-Nord», a affirmé Philip Aguer, porte-parole de l'armée sud-soudanais. Selon lui, huit bombes ont été larguées par des avions, de fabrication russe, Antonov de l'armée soudanaise. «Deux civils ont été blessés - un homme et une femme. Ils dormaient dans leur maison dans les villages de Wuer Kil et Wuer Puech». Le Soudan a immédiatement nié toute agression du Soudan du Sud, affirmant que des rebelles du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), actifs au Darfour, avait essayé d'attaquer le Soudan en passant par le Soudan du Sud et que l'armée soudanaise avait «répondu, mais à l'intérieur du Soudan». L'armée soudanaise «n'a pas violé le territoire sud-soudanais», a affirmé Omar Dahab, un membre de la délégation soudanaise dans les négociations, cité par l'agence officielle soudanaise Suna. «Nous n'avons pas d'autre choix que de suspendre nos pourparlers bilatéraux directs avec le Soudan», a cependant déclaré le porte-parole de la délégation sud-soudanaise, Atif Kiir. «Nous ne pouvons pas nous asseoir avec eux pour négocier pendant qu'ils bombardent notre territoire», a-t-il poursuivi depuis Addis-Abeba. Selon lui, les délégations devaient bien rejoindre Addis-Abeba hier, pour une reprise des discussions aujourd'hui, discussions qui se feront via un médiateur. «Les seules négociations qui se feront maintenant, se feront via le panel» de l'UA, a-t-il dit, estimant que la poignée de main, dimanche au dernier sommet de l'UA, des présidents Bechir et Kiir n'avait «pas d'écho». La veille de cette poignée de main, les deux présidents s'étaient aussi rencontrés pour leur première discussion directe depuis les combats frontaliers qui ont mis leur pays au bord d'une guerre ouverte en mars et avril derniers. «Ils se sont rencontrés (...) et ça a été un bon entretien», avait alors déclaré le négociateur en chef du Soudan du Sud, Pagan Amum.