Au FFS, on se demande comment Rachid Hallit et Chafaâ Bouaïche ont été repêchés par le parti, alors que le premier était démissionnaire et le second radié. Le Front des forces socialistes (FFS) tiendra, durant la dernière semaine du mois de Ramadhan, un conseil national extraordinaire, apprend-on de sources proches de la direction. Ce rendez-vous qui intervient en pleine crise, jamais traversée par le plus vieux parti de l'opposition depuis sa création, se veut une aubaine pour aborder les prochaines élections locales, la situation organique, mais aussi et surtout pour arrêter les quotes-parts des contributions que doivent verser les députés à leur parti. A ce sujet, il est à rappeler qu'habituellement les députés du FFS versaient 30% de leur salaire au parti. Néanmoins, cette fois-ci des voix s'élèvent au sein de cette formation pour demander à leurs députés à l'Assemblée nationale de verser 50% de leurs salaires. Des contributions qui doivent non seulement servir aux besoins de fonctionnement de la direction, mais aussi au fonctionnement des fédérations et des sections. Concernant les élections locales, le FFS compte, croit-on savoir, discuter des enjeux de ces dernières. Il s'agira également de mettre en oeuvre des stratégies appropriées pour mieux gérer ces prochaines échéances, prévues pour le mois de novembre. Des échéances qui s'annoncent d'ores et déjà rudes et dures pour un parti, qui vient de perdre une partie de ses cadres, avec à leur tête l'ex-premier secrétaire national, Karim Tabbou dont les ambitions manifestes sont la création d'un parti politique. Et une autre partie, composée largement de la base militantes et de sections entières qui, de plus en plus, rejoint les rangs des anciens cadres conduits par l'ancien directeur de campagne de Hocine Ait Ahmed durant l'élection de 1999, Djamel Zenati et les anciens premiers secrétaires en l'occurrence Mustapha Bouhadef, Djoudi Mammeri, Ali Kerboua. Des cadres qui ne décolèrent pas et qui estiment élargir leur pouvoir d'action au sein de la base, en organisant des meetings et conférences-débats en associant les partenaires traditionnels du FFS. Ces derniers, assurent-ils, dans plusieurs déclarations qu'ils n'arrêteront pas leur mouvement avant que leur direction ouvre les portes du débat et du dialogue et rendre des comptes aux militants. Sachant que cette même direction est accusée de compromission avec des cercles occultes durant les précédentes élections législatives. C'est dire que la prochaine bataille électorale sera des plus dures pour le Front des forces socialistes, qui est d'abord appelé à faire face à ses propres cadres et militants, qui lui reprochent d'avoir dévié de la ligne originale du parti. Par ailleurs, on apprend que parmi les cadres traduits en conseil de discipline jeudi dernier, certains se sont interrogés sur la manière avec laquelle sont repêchés Rachid Hallit et Chafaâ Bouaïche, actuellement députés, sans que ces derniers soient passés en conseil de discipline. Sachant que le premier a démissionné en 1995 du parti avec le groupe de Tizi Ouzou, avec lequel il a lancé un parti politique. Tandis que le second a été radié du parti sur instruction de Hocine Ait Ahmed en 2002, avant que sa candidature soit également dénoncée par la majorité des sections de la wilaya de Béjaïa, ayant signé un rapport adressé à la commission de recours, qui avait tout de même reconduit sa candidature, et ce en dépit du refus de la base militante. C'est dire que la crise au FFS n'a pas encore révélé tous ses secrets.