Alors que son prix n'était que de 30 dinars avant le Ramadhan, la pomme de terre s'est vendue, hier, à 60 dinars le kilo sur le marché. Décidément, le marché des fruits et légumes n'arrêtera jamais de nous surprendre. Alors que l'on s'attendait à une normalisation de la situation après une première semaine de Ramadhan très pénible, surtout pour les ménages à faibles revenus, les prix affichés demeurent encore élevés et, comble d'ironie, même la pomme de terre a vu son prix sensiblement augmenter. Pourtant, la consommation de ce légume diminue énormément durant le mois de jeûne. Le considérant comme très lourd pour l'organisme, les Algériens lui préfèrent la courgette pour garnir leur table ou mida. Vendue entre 30 et 35 dinars, il y a, à peine quelques jours, le prix de la pomme de terre a connu une forte hausse, atteignant les 60 dinars le kg sur le marché. A l'inverse, la courgette qui était écoulée à 140 dinars le kg les premiers jours, est redescendue à 60 dinars, une baisse qui a mis du baume au coeur des ménagères, notamment celles qui raffolent de dolma et qui garnissent leur table de ce plat de résistance pendant tout le mois de jeûne. Autres aliments très prisés durant cette période, la salade et la tomate. Si dans la région nord, ils sont très abondants, on ne peut pas dire, en revanche, que les prix qu'ils affichent sont très attractifs, particulièrement la salade qui vend toujours chère sa peau, en se maintenant autour de 80 dinars le kg. Après une légère accalmie au début du mois de juillet, la tomate fait de nouveau parler d'elle, en se vendant à 60 dinars le kg sur le marché. Une hausse aussi surprenante qu'inattendue surtout en cette période de chaleur où, selon les fellahs, son prix ne devrait pas dépasser les 25 dinars. Que dire, alors, des prix des fruits et légumes affichés dans les marchés des régions Sud, sinon qu'ils frisent la démence. Les images rapportées, récemment, par la télévision algérienne se passent de tout commentaire. Prétextant une baisse de la production, les commerçants ont affiché sur leurs étals la tomate à 200 dinars le kg! Un prix scandaleux qui aurait dû inciter les autorités en place à intervenir et prendre des sanctions à l'encontre des spéculateurs et de tous ceux qui exploitent la misère des gens pour s'enrichir. D'ailleurs, il n'y a pas que ce fruit, les prix de la laitue et de la pomme de terre sont jugés, eux aussi, indécents. La première s'est écoulée à 200 dinars le kg, la seconde à 100 dinars! Il reste que les orientations données par le président de la République en matière d'approvisionnement, de régulation et de contrôle des marchés des fruits et légumes n'ont pas été suivies au pied de la lettre par les départements ministériels concernés. Sinon, comment expliquer ces flambées des prix récurrentes et ces écarts de prix entre les marchés de gros et ceux du commerce de détail. Exposer la salade à 200 dinars, alors qu'au marché de Khémis El Khechna, nous l'avons trouvée à 35 dinars le kg, c'est absurde. Les fellahs s'en lavent les mains. Tout le monde sait que ce sont finalement les intermédiaires et les détaillants qui sont responsables du dérèglement continuel du marché. Le fardage ne leur suffit pas. Ils veulent, maintenant, le beurre et l'argent du beurre.