Les USA ont exprimé à plusieurs reprises, même indirectement, le souhait de voir l'Algérie comme leader de la lutte contre Al Qaîda au Maghreb islamique dans la région du Sahel. Entamant une tournée en Afrique, le général, Carter Ham commandant de l'Africom, basé en Allemagne, a été reçu vendredi à Dakar par les autorités civiles et militaires sénégalaises. En marge d'une réception organisée en son honneur, par la représentation diplomatique américaine au Sénégal, le général ne manquera pas d'affirmer clairement le fond de sa pensée quant à la situation au Mali, laissant sous-entendre que les USA pourraient intervenir pour combattre Al Qaîda au Maghreb islamique devenue plus forte et incontournable. Il précise dans ce contexte que «la communauté internationale a raté l'occasion de traiter cette question d'Aqmi quand celle-ci était plus faible. Maintenant, la situation est devenue plus difficile, et il va falloir plus d'efforts à la communauté internationale, au gouvernement maliene et à la Cedeao pour y faire face. Au cours des dernières années, des combattants étrangers et des armes sont entrés en masse dans le nord du Mali, à cause de la situation en Libye. Les groupes islamistes sont devenus plus forts qu'auparavant. Aqmi a été dans le nord du Mali pendant plusieurs années. Il y avait des occasions pour faire quelque chose, mais on n'a pas saisi ces occasions. Aqmi est devenue entre-temps forte et a organisé des prises d'otages. Des mercenaires payés par l'ancien régime libyen sont probablement au Mali». Tout porte à croire que les Américains ne comptent pas rester à l'écart de ce qui se passe au Mali. Quand le général parle de «plus d'efforts en incluant la communauté internationale», cela n'est-il pas un pas en avant vers une ingérence militaire étrangère? Pour des observateurs, cette opportunité est possible mais pas dans l'immédiat, e effet, les USA sont conditionnés par une énorme crise financière et impliqués dans plusieurs guerres contre le terrorisme, en Afghanistan et au Pakistan et intervenir en Afrique en ce moment serait certainement insensé. Néanmoins, des stratèges bien avertis confient que les USA ne sont pas prêts à laisser ce rôle à un autre pays, comme la France qui soutient l'initiative de la Cédéao pour une intervention militaire avec l'envoi de 3300 soldats au nord du Mali pour combattre les groupes armés. Les USA l'ont exprimé à plusieurs reprises même indirectement souhait de voir l'Algérie comme leader de la lutte contre Al Qaîda au Maghreb islamique dans la région du Sahel. Pour le général Carter Ham la situation au niveau de cette zone demeure confuse, notamment quand il s'agit, a-t-il, dit des relations qu'entretiennent les groupes terroristes et les réseaux criminels qui s'adonnent à tous genres de trafics. Le général souligne à ce propos: «On ne connaît pas la nature des rapports entre les réseaux terroristes et les réseaux des trafiquants», s'interrogeant: «La nature de ces rapports est d'ordre idéologique, religieux ou d'intérêts communs». A l'évidence, l'absence d'une définition du concept de terrorisme, laisse toujours croire qu'on devient criminel pour une croyance où pour des convictions idéologiques! Pour nos sources, en tout cas, le terrorisme ne connaît ni loi, ni foi et c'est le pouvoir de l'argent et du leadership qui compte! C'est dire que l'hôte de Dakar en tournée sur le continent africain, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme en Afrique, n'a pas ignoré la présence du mouvement islamique Ansar Eddine, mais pour lui Al Qaîda au Maghreb islamique est devenue la plus dangereuse et jouit de beaucoup de complaisance. Pour Carter Ham cette organisation est puissamment armée. Pourtant de ce sont les éléments d'Ansar Eddine qui contrôlent le plus le nord du Mali, à la suite d'une instruction formulée par le présumé numéro 1 d'Al Qaîda au Maghreb, Abdelmalek Droukdel, qui a appelé ses assaillants à se sous = mettre aux ordres du chef d'Ansar Eddine! Cela, en plus du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest qui opère des kidnappings. En fait, Al Qaîda n'est pas la seule organisation criminelle dans la région et entre cette dernière, Ansar Eddine et le Mujao il n'y a aucune différence jugent nos sources. S'agissant toujours du Mali, la Cédéao, soutenue par la France, compte toujours faire pression pour envoyer des troupes militaires au nord du Mali. Une stratégie vient d'être établie pour sa présentation devant le Conseil de sécurité de l'ONU qui doute jusqu'à présent de la nécessité d'une intervention militaire au nord du Mali, ce qui a conforté la position de l'Algérie qui s'oppose à une ingérence militaire dans la région.