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La mode est au narguilé
De plus en plus prisé par les jeunes
Publié dans Le Midi Libre le 31 - 05 - 2008

Malgré les dangers que peut procurer la chicha, avec ses bouffées parfumées qui ont un effet euphorique, filles et garçons branchés renouent avec la coutume des Orientaux.
Malgré les dangers que peut procurer la chicha, avec ses bouffées parfumées qui ont un effet euphorique, filles et garçons branchés renouent avec la coutume des Orientaux.
Le narguilé, une mode qui semble drainer beaucoup de jeunes et de moins jeunes en Algérie. Une dizaine d'années auparavant, on ne voyait la chicha que dans des scènes de films égyptiens et syriens. Aujourd'hui, elle est là, dans nos cafés et nos maisons. Le tabac parfumé à la menthe, à la pomme, à la réglisse… conquiert les jeunes, notamment dans les grandes villes. La vogue de la pipe à eau a débuté à Alger et dans d'autres grandes villes algériennes il y a de cela une dizaine d'années. Plusieurs facteurs ont boosté sa propagation, dont la xénophilie des Algériens et l'ouverture sur l'économie de marché notamment. A Alger, ce sont les salons de thé les plus branchés qui servent la «renguila». Afin de toucher les jeunes qui en consomment, on s'est rendu à l'un des cafés qui en sert à Hydra. Quelques narguilés étaient posés sur le comptoir, prêts à l'usage. Il est 18 heures, le salon affiche complet. Une fumée dense remplit la salle sombre légèrement éclairée. La majorité des présents sont jeunes. Ils sont réunis en petits groupes autour de petites tables surmontées d'une pipe. On s'est rapproché d'une belle jeune assemblée composée de 4 garçons et 3 filles. Leurs éclats de rire cessent à notre approche. L'une des jeunes filles fixe l'appareil du photographe d'un regard désapprobateur. «On ne veut pas être pris en photo», s'est-elle empressée de lancer. Après l'avoir rassurée qu'on ne prendra pas de photo contre son gré, elle nous a permis de prendre place à leur table avec ses amis. Wassila, 23 ans, fume de la chicha depuis deux années. Ce sont ses amies qui l'on initiée aux plaisirs du narguilé. «On se donne régulièrement rendez-vous ici presque toutes les semaines», a-t-elle ajouté.
Questionnée sur la réaction de ses parents vis-à-vis de cette nouvelle habitude, elle nous a confié qu'ils ne sont pas au courant. «Je ne leur ai pas dit parce que justement je ne sais pas comment ils vont réagir», a-t-elle justifié. Son amie Nadia, son aînée de 2 ans, a affirmé que ses parents sont au courant et n'y trouvent aucun inconvénient. «Je les ai simplement convaincus que ça n'affecte pas la santé», a-t-elle lancé.
Yassine, un jeune comptable de 26, déjà fumeur «classique», trouve dans la «renguila» un charme à part. «La cigarette s'apprécie individuellement, le narguilé, par contre, s'apprécie en groupe», a-t-il expliqué. «Rien ne vaut un rassemblement autour d'un narguilé, il égaie nos rencontres», a-t-il ajouté. Ses amis abondent tous dans le même sens. «Personnellement, je ne prends jamais le narguilé seul, pourtant j'en ai un à la maison», révèle à son tour Hassan, un fonctionnaire de 27 ans.
Le commerce de la «renguila»
Les narguilés sont en vente dans beaucoup de magasins à Alger, surtout ceux spécialisés dans les articles traditionnels. Les prix varient entre 1.000 et 3.000 dinars. Ceux destinés à la décoration, par contre, peuvent coûter beaucoup plus cher, notamment les antiquités. Un vendeur d'articles traditionnels à Audin révèle qu'il fait l'essentiel de son chiffre d'affaires pendant le mois sacré du Ramadhan. Durant cette période, les narguilés se vendent comme des petits pains. «Il est quasiment impossible d'en trouver sur le marché pendant le Ramadhan», a-t-il assuré.
Le pays d'origine des narguilés vendus à Alger est l'un des grands mystères de ce nouveau business. A chaque fois qu'on demande les coordonnées d'un importateur, les visages se ferment. La seule information disponible sur le sujet est en rapport avec la plaque tournante en Algérie de ce marché, apparemment très rentable. Les revendeurs les plus prolixes disent qu'ils s'approvisionnent à El Eulma, à Sétif, la «Mecque» nationale de la contrefaçon et de la contrebande. Aucun autre détail n'a pu être arraché à ces commerçants. L'un deux s'est contenté de nous expliquer que «les importateurs» préfèrent garder l'anonymat pour ne pas s'attirer d'ennuis. Les narguilés rentrent donc sur le marché national de façon illégale.
Mais même s'il prend «des chemins détournés» pour venir orner les tables de certains salons de thé, le narguilé n'est pas totalement étranger à la tradition algérienne. Il a bel et bien existé en Algérie il y a des siècles. Ce sont les Ottomans qui l'ont introduit au cours du XVe siècle. Après leur départ, «la coutume» a quasiment disparu. Les Algériens ont abandonné la consommation du tabac aromatisé par souci économique selon Malek, un antiquaire à Alger-Centre. «Le premier souci du peuple algérien à partir de 1830 était surtout de se remplir le ventre, la chicha était un luxe qu'il ne pouvait pas se permettre», a-t-il expliqué.
Cependant, certaines familles de la haute société algéroise et constantinoise, notamment, ont sauvegardé la coutume turque. Pour preuve, la peinture intitulée «Femmes d'Alger dans leur appartement», une œuvre du peintre français Eugène Delacroix qui date de 1834, représente trois femmes installées autours d'un narguilé dans un patio algérois. L'antiquaire nous a montré, en outre, un vieux narguilé made in Algeria fabriqué en entier avec du cuivre jaune, avec une décoration en dessins sculptés.
Deux siècles plus tard, les Algériens renouent avec «la coutume». L'on peut penser que, pour cette fois aussi, ce sont les Orientaux qui ont réintroduit le narguilé dans le pays. Mais à en croire Karim, vendeur dans un magasin de pièces d'art et de narguilés, les «trabendistes» qui faisaient des affaires entre Tébessa et la Tunisie sont derrière le retour de la renguila dans les mœurs algéroises, notamment. Ceci explique le secret entretenu autour des importateurs. De Tébessa, la pipe à eau a fait son petit bonhomme de chemin pour se retrouver dans des cafés de Constantine, Annaba, Tamanrasset et Alger. Certains prétendent que l'utilisation du narguilé dans les cafés a débuté dans les hôtels et les cafés de Tamanrasset. Les autres régions du pays n'ont fait que suivre.
Certaines jeunes filles sont accros
Que ce soit dans les salons et les cafés ou dans les demeures familiales, la chicha fait des ravages auprès des jeunes filles algériennes. Fumeuses et non-fumeuses de cigarettes sont attirées par la joie des bouffées parfumées. La vision qu'a la société du narguilé semble différente de celle qu'elle a de la cigarette. Assia, une assistante de production dans une compagnie privée nous confie que sa famille a adopté la nouvelle mode. Elle nous a même invité chez elle dans les environs de Draria pour une «qaâda» familiale au narguilé. Sa famille nous a réservé un accueil très chaleureux. Assia, ses quatre sœurs et leur maman s'installèrent confortablement, quant au père, il a pris place sur une chaise devant la porte, tout prêt à s'éclipser. Il a dû comprendre que la qaâda était féminine.
Après les présentations et une petite causette, Assia commence à nous expliquer comment fonctionne la pipe à eau. «Vous avez besoin de trois éléments pour pouvoir l'utiliser», a-t-elle entamé. «Le narguilé en tant qu'appareil, le charbon et le tabac, qu'on nomme m'aâsal et il faut remplir le bocal avec de l'eau bien entendu», a-t-elle ajouté. Le narguilé fut préparé et les premières bouffées tirées par les trois sœurs assises côte à côte. Aussitôt, la pipe fut déposée devant moi. «Vas-y tire», ordonna Assia sur un ton encourageant. La fumée avait un parfum de réglisse. Quelques bouffées et un léger vertige m'a pris la tête. «C'est normal d'avoir un vertige, surtout la première fois», me rassura Assia. A tour de rôle, les présentes se passaient le narguilé pour déguster sa saveur.
Le narguilé… la mode qui tue
Les discussions qu'on a eues avec beaucoup de jeunes ont dévoilé que beaucoup d'entre eux méconnaissent les dangers de la chicha. Certains ignorent que les délicieuses bouffées parfumées ne sont autres que du tabac aromatisé. Ahmed, un vendeur de pipes à eau âgé de 18 ans, grand fan de la pipe à eau, s'étonne d'apprendre que le m'aâssal qu'il fume est du tabac. Il refuse d'admettre cette vérité en répétant «ce ne sont que des arômes». Il est très surpris lorsqu'on lui montre sur la boîte l'indication «Le tabac nuit à votre santé».
Samir, un étudiant en médecine de 23 ans, affirme, quant à lui, qu'il ne fume plus des cigarettes depuis un an, mais il ne peut s'empêcher de s'adonner au plaisir du narguilé. «Il n'est pas aussi nuisible pour la santé que les cigarettes», avance-t-il. Cette opinion n'est pas partagée par Azzedine, un consommateur régulier. «Je sais que ça nuit à ma santé, mais je ne peux pas m'en passer», a-t-il avoué. Pour mettre un terme à cette confusion concernant les effets de la fumée de la chicha sur la santé, on s'est adressé au docteur Zerrouk Chigara, médecin généraliste exerçant à Bir Khadem. Ce dernier souligne que le narguilé a les mêmes effets néfastes que la cigarette avec une portée euphorique en plus. Le m'aâssel, ainsi, contient des euphorisants, ce qui explique la joie que procure sa consommation. Ce médecin a, en outre, assuré que l'utilisation de la chicha au bout d'un certain temps provoque une dépendance au même titre que les autres tabacs.
Le rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) concernant les effets néfastes du narguilé donne froid au dos. Cette novelle forme de tabagisme expose ses consommateurs à une plus grande quantité de fumée que les cigarettes classiques. «Une séance d'un fumeur de narguilé peut donc l'exposer à un volume de fumée correspondant à celui émis par un nombre de cigarettes compris entre 40 et 100», atteste le rapport de L'OMS.
De plus, fumer du narguilé expose à une quantité élevée de produits chimiques cancérogènes et de gaz dangereux tels que le monoxyde de carbone, selon la même source.
Le narguilé, une mode qui semble drainer beaucoup de jeunes et de moins jeunes en Algérie. Une dizaine d'années auparavant, on ne voyait la chicha que dans des scènes de films égyptiens et syriens. Aujourd'hui, elle est là, dans nos cafés et nos maisons. Le tabac parfumé à la menthe, à la pomme, à la réglisse… conquiert les jeunes, notamment dans les grandes villes. La vogue de la pipe à eau a débuté à Alger et dans d'autres grandes villes algériennes il y a de cela une dizaine d'années. Plusieurs facteurs ont boosté sa propagation, dont la xénophilie des Algériens et l'ouverture sur l'économie de marché notamment. A Alger, ce sont les salons de thé les plus branchés qui servent la «renguila». Afin de toucher les jeunes qui en consomment, on s'est rendu à l'un des cafés qui en sert à Hydra. Quelques narguilés étaient posés sur le comptoir, prêts à l'usage. Il est 18 heures, le salon affiche complet. Une fumée dense remplit la salle sombre légèrement éclairée. La majorité des présents sont jeunes. Ils sont réunis en petits groupes autour de petites tables surmontées d'une pipe. On s'est rapproché d'une belle jeune assemblée composée de 4 garçons et 3 filles. Leurs éclats de rire cessent à notre approche. L'une des jeunes filles fixe l'appareil du photographe d'un regard désapprobateur. «On ne veut pas être pris en photo», s'est-elle empressée de lancer. Après l'avoir rassurée qu'on ne prendra pas de photo contre son gré, elle nous a permis de prendre place à leur table avec ses amis. Wassila, 23 ans, fume de la chicha depuis deux années. Ce sont ses amies qui l'on initiée aux plaisirs du narguilé. «On se donne régulièrement rendez-vous ici presque toutes les semaines», a-t-elle ajouté.
Questionnée sur la réaction de ses parents vis-à-vis de cette nouvelle habitude, elle nous a confié qu'ils ne sont pas au courant. «Je ne leur ai pas dit parce que justement je ne sais pas comment ils vont réagir», a-t-elle justifié. Son amie Nadia, son aînée de 2 ans, a affirmé que ses parents sont au courant et n'y trouvent aucun inconvénient. «Je les ai simplement convaincus que ça n'affecte pas la santé», a-t-elle lancé.
Yassine, un jeune comptable de 26, déjà fumeur «classique», trouve dans la «renguila» un charme à part. «La cigarette s'apprécie individuellement, le narguilé, par contre, s'apprécie en groupe», a-t-il expliqué. «Rien ne vaut un rassemblement autour d'un narguilé, il égaie nos rencontres», a-t-il ajouté. Ses amis abondent tous dans le même sens. «Personnellement, je ne prends jamais le narguilé seul, pourtant j'en ai un à la maison», révèle à son tour Hassan, un fonctionnaire de 27 ans.
Le commerce de la «renguila»
Les narguilés sont en vente dans beaucoup de magasins à Alger, surtout ceux spécialisés dans les articles traditionnels. Les prix varient entre 1.000 et 3.000 dinars. Ceux destinés à la décoration, par contre, peuvent coûter beaucoup plus cher, notamment les antiquités. Un vendeur d'articles traditionnels à Audin révèle qu'il fait l'essentiel de son chiffre d'affaires pendant le mois sacré du Ramadhan. Durant cette période, les narguilés se vendent comme des petits pains. «Il est quasiment impossible d'en trouver sur le marché pendant le Ramadhan», a-t-il assuré.
Le pays d'origine des narguilés vendus à Alger est l'un des grands mystères de ce nouveau business. A chaque fois qu'on demande les coordonnées d'un importateur, les visages se ferment. La seule information disponible sur le sujet est en rapport avec la plaque tournante en Algérie de ce marché, apparemment très rentable. Les revendeurs les plus prolixes disent qu'ils s'approvisionnent à El Eulma, à Sétif, la «Mecque» nationale de la contrefaçon et de la contrebande. Aucun autre détail n'a pu être arraché à ces commerçants. L'un deux s'est contenté de nous expliquer que «les importateurs» préfèrent garder l'anonymat pour ne pas s'attirer d'ennuis. Les narguilés rentrent donc sur le marché national de façon illégale.
Mais même s'il prend «des chemins détournés» pour venir orner les tables de certains salons de thé, le narguilé n'est pas totalement étranger à la tradition algérienne. Il a bel et bien existé en Algérie il y a des siècles. Ce sont les Ottomans qui l'ont introduit au cours du XVe siècle. Après leur départ, «la coutume» a quasiment disparu. Les Algériens ont abandonné la consommation du tabac aromatisé par souci économique selon Malek, un antiquaire à Alger-Centre. «Le premier souci du peuple algérien à partir de 1830 était surtout de se remplir le ventre, la chicha était un luxe qu'il ne pouvait pas se permettre», a-t-il expliqué.
Cependant, certaines familles de la haute société algéroise et constantinoise, notamment, ont sauvegardé la coutume turque. Pour preuve, la peinture intitulée «Femmes d'Alger dans leur appartement», une œuvre du peintre français Eugène Delacroix qui date de 1834, représente trois femmes installées autours d'un narguilé dans un patio algérois. L'antiquaire nous a montré, en outre, un vieux narguilé made in Algeria fabriqué en entier avec du cuivre jaune, avec une décoration en dessins sculptés.
Deux siècles plus tard, les Algériens renouent avec «la coutume». L'on peut penser que, pour cette fois aussi, ce sont les Orientaux qui ont réintroduit le narguilé dans le pays. Mais à en croire Karim, vendeur dans un magasin de pièces d'art et de narguilés, les «trabendistes» qui faisaient des affaires entre Tébessa et la Tunisie sont derrière le retour de la renguila dans les mœurs algéroises, notamment. Ceci explique le secret entretenu autour des importateurs. De Tébessa, la pipe à eau a fait son petit bonhomme de chemin pour se retrouver dans des cafés de Constantine, Annaba, Tamanrasset et Alger. Certains prétendent que l'utilisation du narguilé dans les cafés a débuté dans les hôtels et les cafés de Tamanrasset. Les autres régions du pays n'ont fait que suivre.
Certaines jeunes filles sont accros
Que ce soit dans les salons et les cafés ou dans les demeures familiales, la chicha fait des ravages auprès des jeunes filles algériennes. Fumeuses et non-fumeuses de cigarettes sont attirées par la joie des bouffées parfumées. La vision qu'a la société du narguilé semble différente de celle qu'elle a de la cigarette. Assia, une assistante de production dans une compagnie privée nous confie que sa famille a adopté la nouvelle mode. Elle nous a même invité chez elle dans les environs de Draria pour une «qaâda» familiale au narguilé. Sa famille nous a réservé un accueil très chaleureux. Assia, ses quatre sœurs et leur maman s'installèrent confortablement, quant au père, il a pris place sur une chaise devant la porte, tout prêt à s'éclipser. Il a dû comprendre que la qaâda était féminine.
Après les présentations et une petite causette, Assia commence à nous expliquer comment fonctionne la pipe à eau. «Vous avez besoin de trois éléments pour pouvoir l'utiliser», a-t-elle entamé. «Le narguilé en tant qu'appareil, le charbon et le tabac, qu'on nomme m'aâsal et il faut remplir le bocal avec de l'eau bien entendu», a-t-elle ajouté. Le narguilé fut préparé et les premières bouffées tirées par les trois sœurs assises côte à côte. Aussitôt, la pipe fut déposée devant moi. «Vas-y tire», ordonna Assia sur un ton encourageant. La fumée avait un parfum de réglisse. Quelques bouffées et un léger vertige m'a pris la tête. «C'est normal d'avoir un vertige, surtout la première fois», me rassura Assia. A tour de rôle, les présentes se passaient le narguilé pour déguster sa saveur.
Le narguilé… la mode qui tue
Les discussions qu'on a eues avec beaucoup de jeunes ont dévoilé que beaucoup d'entre eux méconnaissent les dangers de la chicha. Certains ignorent que les délicieuses bouffées parfumées ne sont autres que du tabac aromatisé. Ahmed, un vendeur de pipes à eau âgé de 18 ans, grand fan de la pipe à eau, s'étonne d'apprendre que le m'aâssal qu'il fume est du tabac. Il refuse d'admettre cette vérité en répétant «ce ne sont que des arômes». Il est très surpris lorsqu'on lui montre sur la boîte l'indication «Le tabac nuit à votre santé».
Samir, un étudiant en médecine de 23 ans, affirme, quant à lui, qu'il ne fume plus des cigarettes depuis un an, mais il ne peut s'empêcher de s'adonner au plaisir du narguilé. «Il n'est pas aussi nuisible pour la santé que les cigarettes», avance-t-il. Cette opinion n'est pas partagée par Azzedine, un consommateur régulier. «Je sais que ça nuit à ma santé, mais je ne peux pas m'en passer», a-t-il avoué. Pour mettre un terme à cette confusion concernant les effets de la fumée de la chicha sur la santé, on s'est adressé au docteur Zerrouk Chigara, médecin généraliste exerçant à Bir Khadem. Ce dernier souligne que le narguilé a les mêmes effets néfastes que la cigarette avec une portée euphorique en plus. Le m'aâssel, ainsi, contient des euphorisants, ce qui explique la joie que procure sa consommation. Ce médecin a, en outre, assuré que l'utilisation de la chicha au bout d'un certain temps provoque une dépendance au même titre que les autres tabacs.
Le rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) concernant les effets néfastes du narguilé donne froid au dos. Cette novelle forme de tabagisme expose ses consommateurs à une plus grande quantité de fumée que les cigarettes classiques. «Une séance d'un fumeur de narguilé peut donc l'exposer à un volume de fumée correspondant à celui émis par un nombre de cigarettes compris entre 40 et 100», atteste le rapport de L'OMS.
De plus, fumer du narguilé expose à une quantité élevée de produits chimiques cancérogènes et de gaz dangereux tels que le monoxyde de carbone, selon la même source.


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