L'armée française a officiellement quitté hier le district de Surobi, près de Kaboul, une étape importante sur la voie du retrait total de ses troupes d'Afghanistan prévu pour la fin 2013. Surobi, dont le contrôle avait officiellement été transféré aux forces afghanes le 12 avril dernier, était l'un des trois points de déploiement principaux des quelque 3.000 soldats Français encore présents dans le pays avec la province voisine de Kapisa (nord-est) et Kaboul. Les derniers 250 soldats français déployés dans le district ont quitté hier la base de Tora, où était installé le commandement français depuis le déploiement des troupes tricolores dans la zone en 2008. Leur départ a été précédé en début de matinée d'une brève cérémonie de baisser du drapeau français et de montée du drapeau afghan, à laquelle assistaient une trentaine de soldats français et autant de soldats afghans. Les derniers Français déployés en Surobi étaient pour la plupart issu du 92e régiment d'infanterie de Clermont-Ferrand (centre de la France). Seule une centaine d'entre eux rentrera en France, les autres restant stationnés à Kaboul au sein d'une force de réaction rapide chargée d'appuyer au besoin l'armée afghane dans la région. Les soldats français avaient quitté fin juin et début juillet les deux postes de combat avancés qu'ils tenaient dans le district avec l'armée afghane à Anjiran et Uzbin, une vallée où l'armée française perdit en 2008 11 soldats à la suite d'une embuscade rebelle, l'opération la plus meurtrière pour elle depuis 1983. En dépit de cet incident meurtrier, qui a contribué à nourrir le débat sur la participation française à un conflit qui a pris des allures de bourbier, Surobi est souvent présenté comme un district calme, au contraire de la province voisine de Kapisa, très infiltrée par la rébellion. 53 des 87 soldats français morts dans le pays depuis la fin 2001 ont péri en Kapisa, province stratégique située entre Kaboul et l'est afghan, dont les 24 tués en 2011, l'année la plus meurtrière pour la France dans le pays. La France, qui comptait 4.000 soldats dans le pays à la mi-2011, prévoit de faire baisser progressivement leur nombre pour atteindre 1.400 fin décembre 2012, soit deux ans avant le départ prévu de celles du reste de la force internationale de l'Otan (Isaf), sous la bannière de laquelle ils sont déployés. Selon ce calendrier arrêté par le président François Hollande, Paris aura officiellement retiré à cette date ses derniers 2.000 soldats «combattants». Au-delà, 1.400 soldats français resteront dans le pays pour assurer courant 2013 le retrait du matériel et poursuivre la formation de l'armée et de la police afghanes, censées assurer elles-mêmes la sécurité du pays, toujours en conflit, après le retrait de l'Isaf. En dehors de 500 formateurs qui resteront sur place, le retrait militaire français sera en principe achevé à la fin 2013. Fin janvier, le président de l'époque Nicolas Sarkozy avait annoncé un retrait anticipé du pays de l'armée française, qui contrôlait alors Surobi et Kapisa, un mouvement ensuite accéléré par son successeur François Hollande. La Kapisa a été officiellement transférée aux autorités afghanes début juillet.