Quatre soldats français de la coalition de l'OTAN sont morts, hier, selon une source afghane, lors d'une attaque d'insurgés en Kapisa, une province sous contrôle français. Il s'agit des premières pertes de l'armée française depuis l'élection du président François Hollande. D'après l'ISAF, la force armée de l'OTAN, qui ne communique jamais la nationalité des victimes, "quatre soldats internationaux sont morts à la suite d'une attaque d'insurgés dans l'est" du pays. Selon le porte-parole de la police en Kapisa, Ahmad Ahmadzaï, l'attaque s'est produite "contre un convoi de troupes françaises" dans le district de Nijrab et ce sont bien des soldats français qui ont été tués. D'après M. Ahmadzaï, ce seraient même six militaires français qui auraient été tués. Les talibans ont revendiqué eux douze morts dans les rangs français - et quatre chez les policiers afghans - via leur porte-parole Zabiullah Mudjahid. "Un fedayin" (kamikaze) s'est fait détonner "dans une patrouille à pied française", a-t-il précisé. L'homme, "déguisé en femme portant la burqa", s'est "approché des troupes françaises qui patrouillaient" dans un "village du district de Nijrab", a raconté Sediq Sediqqi, le porte-parole du ministre de l'Intérieur. Retrait français cette année Le bilan de l'ISAF est le plus fiable jusqu'à confirmation officielle côté français. Ces pertes sont les premières pour le contingent français depuis le 20 janvier, quand un militaire afghan avait tiré sur des formateurs alors que ceux-ci faisaient leur jogging, sans arme ni protection. Cinq hommes avaient alors péri et 15 avaient été blessés. Au total, 87 soldats français sont désormais morts en Afghanistan. Environ 3 550 militaires français sont encore déployés à Kaboul et en Kapisa (est), une région instable proche de la capitale, qualifiée de "coupe-gorge" par une source occidentale. Le président François Hollande a confirmé fin mai le retrait d'ici fin 2012 des "troupes combattantes" françaises d'Afghanistan.