Opérationnel depuis juillet 2010, l'Etablis-sement de transport urbain de Béjaïa (Etub) créé par décret n°09-164, fonctionne présentement à plein temps avec une flotte de trente bus employant plus de 120 personnes. Cet établissement public, qui a fait parler de lui tant au lancement que lors de la grève des transporteurs privés en juin dernier, donne l'impression de se laisser aller un peu. Cette entreprise, qui s'est rapidement intégrée dans le paysage des transports de voyageurs dans la ville de Béjaïa, a contribué à l'amélioration de la situation. Venue pour renforcer les opérateurs privés, qui dominent jusque-là le secteur du transport urbain, l'Etub a su rehausser dans un premier temps l'image de ce mode de transport. Un service de qualité qui s'illustre par une meilleure prise en charge des usagers de la capitale des Hammadite. Une tenue correcte qui distingue les passagers du personnel, bref, autant de singularité qui donne une tout autre image du transport public urbain dans la ville de Béjaïa. Vêtus d'une tenue réglementaire, les employés de cet établissement tentent de donner le meilleur d'eux-mêmes pour améliorer l'image de marque du transport dans une ville touristique comme Béjaïa, une ville appelée à se parer de tous les moyens pour honorer son statut. Cela commence par le transport. Mais voilà que l'Etub déroge à ces particularités pour sombrer dans des pratiques longtemps décriées chez les concurrents privés. Outre l'habillage des bus avec des affiches des annonceurs, d'une esthétique déroutante, la tenue du personnel en activité a disparu. Hier, le personnel d'un bus assurant la liaison entre la gare routière et le centre-ville, n'était pas en tenue réglementaire. L'entreprise ne leur a pas remis encore les tenues d'été, nous a indiqué le chauffeur, qui a requis l'anonymat. Bien que l'entreprise ait renoué avec une activité, qui allait crescendo depuis l'ouverture de la gare routière, la situation financière de ses employés n'a guère évolué. Le salaire d'un chauffeur, qui exerce 6 heures par jour dans une semaine de six jours, ne dépasse pas les 25 000 dinars. Ayant démarré avec dix bus, cet établissement compte aujourd'hui une trentaine d'unités. Cette société devrait même assurer le transport durant la nuit. Elle le fait présentement avec cinq bus mais juste pour la période du Ramadhan. Il reste à espérer que les responsables de cette entreprise se ressaisissent pour mettre un terme à ces insuffisances qui nuisent non seulement à l'image de l'entreprise mais aussi à celle d'une ville touristique même si cette dernière souffre de bien d'autres manquements.