L'Association des parents d'élèves utilise les profits symboliques de la télévision pour imposer à tous les Algériens sa version des faits, estiment les grévistes. Les déclarations de la représentante de la Fédération des parents d'élèves, Mme Khiar Djamila, n'ont pas laissé indifférentes les organisations menant le mouvement de grève. Dans une déclaration rendue publique hier, intitulée «A ceux qui refusent le dialogue avec les enseignants», le CLA précise que «soucieux d'apparaître comme le défenseur exclusif de l'intérêt des élèves, le ministre et son porte-voix ont bombardé l'association des parents d'élèves pour avoir utilisé les profits symboliques de la télévision pour imposer à tous les Algériens, sa version des faits aux dépens des enseignants exclus des plateaux de télévision et des studios de la radio». Pour le Cnapest, la décision d'ester en justice les grévistes et d'investir les écoles obéit à une logique «bien chère» à la tutelle visant à manipuler l'opinion publique et, rendre l'enseignant responsable du pourrissement. «Les parents devraient faire plutôt pression sur l'Etat pour qu'il réponde vite aux doléances des grévistes», lit-on dans le communiqué. Le CLA défie le ministre de l'Education et «ces organisations satellites», d'«arrêter la grève s'ils sont capables de le faire», atteste M.Osmane, lequel estime que la reconduction de la grève est le résultat «du blocage du dialogue par le ministère de l'Education». Il est reproché au département de Benbouzid de «s'être aventuré sur un terrain miné, celui de la répression». Selon les chiffres du CLA, 450 suspensions et plus de 1.000 enseignants assignés en justice ont été enregistrés. A ce sujet, le CLA exige la levée, d'ici à mercredi, de toutes les sanctions et des poursuites judiciaires à l'échelle nationale et l'installation d'une commission mixte de contrôle. Pour sa part, le CLA lance un appel aux parents d'élèves, mais cette fois-ci pour leur demander d'«être plus patients et de continuer à nous faire confiance». Les assurant par-là même que, contrairement à ce qui a été «ressassé dans les médias», l'année blanche est «un mensonge pour casser la grève». Citant l'exemple de la longue grève du Cnes. Le Cnapest, quant à lui, s'est montré des plus virulents à l'égard de la Fédération des parents d'élèves. «Nous ne nous sentons pas concernés par ses déclarations. Mme Khiar, qui se place comme tuteur pour les enseignants, a omis de signaler qu'ils ne sont pas fonctionnaires au sein de son association, et que dans ce cas-là, elle n'a nullement le droit de nous juger.» L'erreur, selon M.Méziane Mériane, est de considérer la grève des enseignants comme une atteinte à la sûreté et à l'ordre national. Il déplore le boycott par l'Entv des activités des grévistes, précisant qu'il va exiger un droit de réponse au premier responsable de l'Unique. Le coordinateur du Cnapest dément enfin les informations faisant état d'une reprise partielle des cours dans certaines régions du pays. «La mobilisation des enseignants est et restera totale jusqu'à l'aboutissement de nos revendications», conclut-il.