La grève s'est poursuivie pour la journée d'hier, et les lycées n'ont connu aucune effervescence particulière. L'appel de Mme Khiar, incitant les parents d'élèves à réagir contre le mouvement de protestation des enseignants, s'est finalement révélé être un coup d'épée dans l'eau. Les parents d'élèves qu'elle a exhortés à accompagner leurs enfants n'ont pas répondu à cette initiative. Hier, dans de nombreux lycées de la capitale, certains enseignants assuraient le piquet de grève. Quelques élèves seulement ont daigné se présenter, histoire, sans doute, de s'assurer de la poursuite du débrayage. C'est le cas notamment des lycées Ibn-Khaldoun, Miramar, Okba, Descartes et Mira de Bab El-Oued. “Il est plus judicieux d'essayer de trouver une solution à ce conflit au lieu d'encourager la crise en incitant les parents d'élèves à casser les mouvements de protestation. Le plus important, c'est de s'asseoir autour d'une table et de dialoguer avec les deux parties qui s'opposent, à savoir les syndicats autonomes, le Conseil des lycées d'Alger, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, et le ministère de l'Education”, déclare le président de l'Union des parents d'élèves de la wilaya d'Alger. Pour sa part, un parent explique : “Mme Khiar ne représente plus les parents d'élèves. Elle avait été exclue de l'Union des parents d'élèves. Son seul souci, c'est la politique.” Même son de cloche chez des élèves qui pensent que Mme Khiar a exagéré avec ses déclarations faites à la télévision. “Nous n'avons plus l'âge de nous accompagner pas nos parents au lycée. Ce conflit doit se régler au ministère de l'Education ou à l'Académie. Ni nos parents ni nous ne pourront obliger les enseignants à reprendre les cours”, nous dira Sid-Ali, lycéen à Miramar. Ce refus d'entrer dans un conflit aux relents “politiques” traduit un véritable camouflet pour Mme Khiar, visiblement chargée de mission. N. A.