La Russie a appelé hier à trouver «d'urgence» un successeur à l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Kofi Annan, au lendemain de l'annonce de sa démission à laquelle l'opposition syrienne et les Occidentaux auraient contribué, selon Moscou. «Il convient de trouver d'urgence un digne successeur à K. Annan. Le maintien d'une présence de l'ONU dans le pays revêt une importance particulière dans la situation actuelle», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. «A ce stade, le plus important est de ne pas permettre un relâchement des efforts internationaux pour résoudre la crise en Syrie, a ajouté le ministère russe. La mission d'observation de l'ONU en Syrie est «un facteur important pour assurer un soutien international aux aspirations légitimes des Syriens à déterminer eux-mêmes les moyens de parvenir à un développement démocratique et indépendant de leur pays», souligne le communiqué. Moscou pointe du doigt l'opposition syrienne et les grandes puissances occidentales pour expliquer la démission de Kofi Annan. «Malheureusement, l'opposition syrienne a constamment rejeté toutes les propositions pour établir un dialogue politique. Nos partenaires occidentaux (et) certains Etats de la région qui auraient pu influencer l'opposition n'ont rien fait», a renchéri le ministère russe. M.Annan a annoncé jeudi sa démission de son poste de médiateur mandaté par l'ONU, en expliquant qu'il n'avait «pas reçu tous les soutiens que la cause méritait». Il faisait allusion à l'incapacité du Conseil de sécurité de l'ONU à faire pression sur les protagonistes du conflit syrien. Moscou considérait les efforts de Kofi Annan visant à ouvrir un dialogue direct entre le régime de Bachar Al Assad et l'opposition syrienne comme le seul moyen de mettre fin à 17 mois de violences. Ce plan n'ayant eu aucun résultat, la Russie a aussi soutenu un accord sur les principes d'une transition en Syrie, adopté le 30 juin à Genève par le Groupe d'action sur la Syrie, constitué par M.Annan. Ce texte ne contenait aucun appel à M.Assad à renoncer au pouvoir et a été rejeté tant par Damas que par l'opposition syrienne.