L'aide sociale proposée par les deux malfrats a vite viré au cauchemar, la victime a vu cinq bandits surgir autour d'elle. Après les agressions à l'arme blanche, les batailles rangées entre gangs et les vols à la tire, le tour est, semble t-il, venu aux violences sexuelles perpétrées contre des personnes en position de faiblesse. En effet, triste et désolante a été l'histoire vécue par une réfugiée syrienne qui a fui les affres de la guerre civile de la Syrie pour tomber entre les griffes d'une bande de sauvages qui n'ont trouvé rien de mieux à faire que de lui faire lâchement subir un viol collectif après l'avoir attirée en lui promettant une solidarité agissante. Ces voyous ont accompli leur acte ignoble dans l'une des habitations de fortune située dans le très dangereux bidonville de Ras El Aïn. Le crime a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi. La malencontreuse histoire de la jeune réfugiée syrienne, âgée à peine de 26 ans, a commencé dans la journée de vendredi dans le marché de Mdina J'dida, deux malfrats se sont approchés d'elle pour lui proposer leurs services «sociaux». Sur-le-champ, la victime, qui tomba facilement dans le piège, a acquiescé en prenant aussitôt la route vers le quartier populaire de Ras El Aïn en compagnie des deux malfrats. Une fois installée, la victime, qui a fait autant de confessions au niveau des services médico-chirurgicaux d'Oran, s'attendait à tout le bonheur possible sauf de se faire violer dans un pays musulman et surcroît pendant le mois sacré de Ramadhan. Hélas, l'aide sociale proposée par les malfrats a vite viré au cauchemar puisque la victime, qui a été enfermée par ses bourreaux, a vu, le soir même, cinq bandits debout devant elle. Dans leur acte hautement lâche et abject, les malfrats ont, comme première mesure, ligoté la victime tout en la bâillonnant à l'aide d'un ruban adhésif, avant de se relayer pour assouvir leurs bas instincts pendant toute une nuit. Ayant achevé leur sale besogne, les bandits ont, dans la même nuit, accompagné la victime pour la relâcher toute seule dans les ruelles obscures du centre-ville dans un état lamentable. Ayant été repérée par un couple et leurs enfants dans un état critique, la victime a été aussitôt conduite par ces derniers aux services sanitaires d'Oran après leur avoir raconté sa mésaventure. Des soins nécessaires lui ont été prodigués tandis que les médecins de permanence ont relevé plusieurs traces de viol collectif. La plainte, qui a été déposée a été, sur-le-champ, suivie par le déclenchement d'une enquête. Cela s'est passé au moment même où les réfugiés syriens et maliens qui vivent une situation à la limite d'une catastrophe humaine dans leurs pays d'origine continuent d'affluer en nombre vers la deuxième ville du pays. Dans leur long parcours qui n'est pas près de connaître un épilogue heureux, ces réfugiés ne sont, tout de même, pas pris en charge par les responsables locaux. «Pas une seule déclaration officielle n'a été faite sur leur situation déplorable, encore moins de mesure concrète annoncée à leur encontre par le pouvoir local», continuent à déplorer les humanitaires d'Oran. Selon des bilans difficiles à vérifier, plus de 10 000 réfugiés maliens et syriens qui ont choisi la ville d'Oran, sont dans la rue. Si plusieurs dizaines de ces derniers ciblent les restaurants de la Rahma, ouverts à l'occasion du mois de Ramadhan, d'autres, notamment les réfugiés maliens, sont stationnés devant le mur d'enceinte de la gare routière d'Yaghmouracen pour y passer leurs nuits à la belle étoile. D'autres, les Syriens en particulier, eux qui comptent sur les âmes charitables ciblent les mosquées d'Oran pendant que d'autres déambulent tout au long des journées dans le marché de Mdina J'dida en quête du petit pain pouvant assouvir leur faim et celle de leurs enfants. La venue des Syriens en Algérie n'est pas un fait du hasard. Plusieurs de ces derniers, qui comptent sur la solidarité algérienne, indiquent que leur choix porté sur l'Algérie est motivé par les liens historiques, fraternels et religieux qui lient les deux peuples. Or, le contraire s'est presque produit en arrivant sur le sol algérien. Aucune structure, devant les accueillir, n'a été prévue. Leur situation a atteint le summum de la misère humaine. Le mouvement associatif, plusieurs militants des droits de l'homme et plusieurs autres intellectuels de la wilaya d'Oran, qui n'entendent pas rester les bras croisés devant la situation de carence qui contraste avec l'immense détresse de ces ressortissants syriens, sont décidés à agir rapidement. Ces derniers comptent mettre en place une cellule d'accueil de ces réfugiés.