Clamant l'innocence de ses clients, l'avocat Djamil Chegham a souligné que la justice continue d'escamoter la vérité. La chambre pénale près la cour d'Alger examinera en appel aujourd'hui l'affaire de Mohamed Boukhari, ancien conseiller du P-DG d'Algérie Télécom (en détention), et Mejdoub Chani, homme d'affaires algéro-luxembourgeois, cité dans l'affaire de l'autoroute Est-Ouest. Cette affaire, qui a éclaté à la faveur de la commission rogatoire transmise par le juge d'instruction en charge du dossier de l'autoroute Est-Ouest, aux autorités luxembourgeoises, pour enquêter sur les biens de Chani Mejdoub, était l'objet d'une conférence de presse animée, hier par les avocats de la défense dont Me Khaled Bourayou. D'emblée, les conférenciers ont demandé un procès équitable en présence du témoin Fremine Dominique. «Il n'y aura pas de procès équitable tant qu'il n'y a pas la présence, sans incrimination aucune, du témoin comme demandé par la défense. Que l'on convoque le témoin, Frémine Dominique, pour un procès juste et équitable pour que la vérité soit établie en audience», a réclamé Me Bourayou. Fremine Dominique exerce au sein de la banque Natixis de Luxembourg qui compte parmi ses clients Mohamed Boukhari, accusé avec Chani Medjdoub de blanchiment d'argent. Les conférenciers ont dénoncé, au passage, le rejet de la demande de convocation du témoin en question, qualifiée de «parodie de justice». «Nous avons demandé à ce qu'un témoin soit convoqué afin que l'on puisse l'interroger pour que le juge puisse apprécier le produit d'une confrontation. Aujourd'hui, on nous prive de ce témoin. On nous prive d'un droit légitime et il est préjudiciable et regrettable que lorsqu'on demande un témoin, on refuse de le ramener», a dénoncé Me Bourayou pour qui ce refus équivaut à une confirmation du précédent jugement. Ce qui est plus grave encore, selon maître Bourayou, «on sait pertinemment que de cette confrontation, Chani sortira vainqueur avec des arguments forts». Clamant l'innocence de ses clients, l'avocat Djamil Chegham a souligné que la justice continue à escamoter la vérité. Pour lui, la déclaration de M.Dominique suite à une commission rogatoire est édifiante. «La justice n'est pas loyale, parce que la loyauté nécessite un débat contradictoire», a-t-il indiqué, qualifiant la demande de la défense de «légitime». A rappeler que les deux accusés avaient été condamnés à une peine de 18 ans de prison ferme assortie d'une amende de 5 millions de dinars dans la même affaire. Les trois représentants des sociétés chinoises, ZTE Algérie et Huawei Algérie, Dong Tao, Chen Zhibo et Xiao Chuhfa, en fuite, ont été condamnés par défaut à la peine de 10 années de prison ferme pour trafic d'influence, alors que pour les personnes morales (qui sont les deux sociétés), le tribunal leur a infligé une amende de 3 millions de dinars chacune ainsi que leur exclusion des marchés publics pour une période de deux ans.