Des voix féminines accordent leur engagement sur un CD qui sera bientôt disponible chez Belda Diffusion. Souvent victimes de maltraitance, de violence conjugale, les chez nous font l'objet d'une autre forme de violence plus insidieuse et plus sournoise celle-là. Une forme plus répressive et ségrégative dictée par le code de la famille que d'aucuns appellent le code de «l'infamie». Pour dire non ! Stop à l'infamie, des voix féminines se sont élevées. Des «re-belles» ont décidé de dire leur engagement auprès des en musique. Ouech dek yal qadi est le titre de cette chanson imprégnée d'émotion, de gravité mais aussi de joie et de rire. D'innocence et de simplicité. Des voix d'Algérie des artistes venant de différentes régions (Oranie, Algérois, Kabylie, Aurès, Sud, Hauts-Plateaux) ont accordé leurs cordes «sensibles» pour faire le relais de ces millions de qui disent depuis toujours non à l'injustice et se faire peut-être enfin entendre. Hasna el Becharia, Fettouma Ousliha, Nadia Tachaouit, Same, Samia Diar, Aicha Lebgaâ, Djura, Amira, Keltoum el Aurassia, Zora, Zohra, Mamia Cherif, Faraka, Israhn, Kamila, Miana, Malia, Rabia Asloum, Souad Belhaddad, Biyouna, Zahra N'soumer, Barbara Luna, Annie-Flore Batchiellilys, Akli D, Bazou Yousfi, Inasliyen se sont réunies pour interpréter la chanson. L'idée vient de l'association «20 ans Barakat» qui veut marquer la vingtième année de ce code. L'enregistrement s'est fait au mois de juillet dernier au studio 7 de Abdelghani Torki en banlieue parisienne. « , les mots ne suffisent plus, traversons le torrent, Car il n'y a pas de justice quand la balance est truquée O gens d'Algérie, peut-on cacher le soleil ave amis? Je vous raconte là, les filles, l'histoire de 20 ans de folie Dans l'assemblée de la honte, en 1984, des élus scélérats Tous complices, ont fait le code de l'infamie, Aux ils ont ravi leurs droits, leur conscience est tranquille Nous pensant crédules, ils ont fait la loi Refrain O juge qu'est-ce qui t'a pris? Pourquoi as-tu peur de moi? Je suis debout en toutes saisons, mes paroles sont sans venin Aux mariages arrangés, les tuteurs tirent les ficelles Ils nous excluent du travail, cadenassant les portes. Ils imposent le code, fracassant les ailes Secouez les mémoires, l'histoire parle pour nous, nous ne demandons pas de faveur...» dit la chanson. Sorti le 20 novembre dernier en France sous forme de single et clip, ce titre «Ouech dek yal qadi» (ô juge qu'est-ce qui t'a pris?) sera bientôt édité en Algérie sous le label Belda Diffusion, une jeune et nouvelle maison d'édition qui se distingue par la qualité de ses produits et la rigueur dans son travail. Pour rappel, le code de la famille remonte au 9 juin 1984. L'Assemblée populaire nationale algérienne (APN) votait un texte de loi ayant pour appellation le code de la famille. Ce texte de loi, basé sur une interprétation négative du droit musulman, la charia, institutionnalise l'infériorisation de la moitié de la société par rapport à l'autre. Quelques extraits du code de la famille : L'obligation pour toute femme d'un tuteur lors du mariage (article 11), l'obéissance que doit accorder la femme à son époux en tant que chef de famille (article 39), le divorce par la seule volonté du mari qui équivaut la répudiation (article 48), l'autorité parentale strictement attribuée au père et refusée à la mère (article 87)... Abroger ces dispositions injustes et les remplacer par des lois fondées sur l'égalité des sexes est un début de solution au drame algérien. c'est pourquoi, la campagne pour l'abrogation du code de la famille «Code de la famille 20 ans barakat» a été lancée en Algérie le 8 mars 2003. Initiée par de nombreuses associations, elle a pour objectif d'informer sur cette loi et ses dégâts et d'obtenir son abrogation. Les mesures égalitaires qui peuvent remplacer cette loi sont déjà prêtes. Ce sont les «100 mesures pour une codification égalitaire», publiées par le collectif 95 Maghreb Egalité. Pour tout apport de soutien à cette campagne, une adresse: [email protected]. aussi, en achetant ce CD c'est un peu une aide que vous apporterez à cette association. Un geste utile. Un acte de générosité fait de mélodies.