A Oran, certains projets datent de plus de 40 ans Le Palais des Congrès inquiète au plus haut point, vu les tracasseries qu'il continue de provoquer. Qui croirait que la deuxième ville du pays abrite un palais géant, transformé par les SDF en un lieu abritant toutes formes de «vices»? Il s'agit du Palais des Congrès situé à Haï Sabah, et voué à l'abandon dès l'achèvement des gros travaux! Sa situation n'est pas différente de celle de plusieurs autres projets «lâchés» sans qu'aucune explication ne soit donnée après avoir englouti plusieurs millions de dinars. Le projet du Palais des Congrès est donc figé au stade de la carcasse, alors que dans sa conception initiale, il devait constituer un centre de rayonnement artistique, culturel et scientifique de l'ouest du pays. «Le Palais des Congrès est, le moins que l'on puisse dire, devenu un lieu de toutes les malédictions», a déploré un résident de Hai Sabah qui n'est pas près d'oublier le repêchage du fond d'un puits dudit palais, d'un corps sans vie en 2009. Passée au crible, l'affaire, qui a été aussitôt déclenchée après la découverte macabre, a abouti à l'arrestation de quatre tueurs présumés qui n'ont trouvé rien de mieux à faire pour dissimuler les traces de leur forfait que de jeter le corps de leur victime dans l'un des puits du Palais. Depuis le forfait, rien n'a changé, les habitants de Haï Es Sabah continuent d'alerter au danger vu les agressions enregistrées dans les fondations même de la structure. «Ecrivez et dites dans votre journal qu'en plus des crimes perpétrés, des viols y ont également été commis dans ce Palais des turpitudes», ont affirmé plusieurs habitants de Haï Sabah. Ainsi donc, la carcasse s'est transformée en lit de tous les maux et fléaux sociaux. Ce n'est pas tout. Les sous-sols du palais sont, pour leur part, devenus de véritables sources de maladies dermiques et respiratoires. En moins de 10 ans, trois walis se sont succédé à la tête de la wilaya d'Oran. Aucun n'a jugé utile d'en finir avec le projet quitte à le transformer en centre culturel. Hélas, durant l'exercice de trois walis, le Palais est resté tributaire des humeurs alors que son dossier est, semble t-il, enfoui dans le fin fond des tiroirs. Sur un autre registre, l'hôtel Châteauneuf, un autre projet abandonné et livré à toute sorte de délinquance et de fléaux sociaux depuis la fin des années 1980, semble avoir enfin trouvé sa vocation. Les actuels responsables locaux n'ont trouvé rien de mieux à faire pour camoufler l'échec de leurs prédécesseurs que de procéder à la transformation de l'hôtel en une antenne administrative rattachée à la commune d'Oran. Un appel d'offres national et international a été lancé pour la réalisation de deux accès. Le premier sera conçu à partir du jardin de la promenade l'Etang tandis que le second est prévu à partir de la place du 1er-Novembre (ex-place d'Armes). Dans ce projet, hormis le chiffre 50 lumineux de la façade principale de la bâtisse improvisé à l'occasion de la célébration du Cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie, aucun changement notable n'a été apporté. Pis encore, le Châteauneuf a été, sans planification ni étude préalable, implanté sur un site abritant deux joyaux architecturaux historiques qui se sont côtoyés pendant de longs siècles. Autre projet, et non des moindres, est à la traîne depuis près de 40 ans. Il s'agit de la Mosquée Benbadis dont l'assiette de terrain a été décidée dans le quartier cité Djamel. Malgré l'intervention en personne du président de la République qui a instruit l'actuel ministre des Affaires religieuses en le sommant d'inscrire le projet dans le budget de 2008, le projet ne sera pas réceptionné de sitôt vu que les études réalisées n'ont pas pris en compte le volet sismologique. Tant d'autres projets sont en somme à l'arrêt. Cela survient au moment où l'Etat algérien aspire encore à des réalisations grandioses. «Achevons d'abord les oeuvres qu'on a commencées pour voir ce qu'il y a lieu de réaliser», a déploré un cadre dans la wilaya d'Oran. En somme, les trois ossatures à l'abandon, la Mosquée Benbadis, le Palais des Congrès et l'Hôtel Châteauneuf, trois gigantesques projets parmi tant d'autres, ont coûté plusieurs milliards de centimes au Trésor public pour financer la mauvaise planification et la vision à la fois limitée et bornée des responsables qui se sont relayés dans la capitale de l'Ouest.