La question, croit-on savoir, n'a même pas été soulevée lors de la rencontre de la soirée de ce samedi. S'il est vrai que la justice se penchera demain sur les questions de fond relatives à la demande d'invalidation des résultats du 8e congrès du FLN, et s'il est également vrai que les animateurs du mouvement de redressement de ce parti souhaitent respecter scrupuleusement toute décision prise par la justice, il n'en reste pas moins que les redresseurs ont définitivement abandonné cette option à cause des contraintes de temps et de son extrême incertitude. Les membres de la coordination se disent convaincus que le tribunal d'Alger devrait encore aller vers un autre report afin qu'il puisse se pencher convenablement sur les différentes pièces adjointes au dossier de la plainte, mais aussi à celui de la défense. C'est désormais décidé, indiquent des sources. «Nous devons absolument tenir notre congrès avant la fin de cette année, en présence du maximum de personnalités afin que ces assises soient celles de la réconciliation et de la fin de l'exclusion». Belkhadem, coordonnateur national du mouvement, soulignait déjà, à la suite de la décision mitigée rendue par le conseil d'Etat, que les plaintes avaient été déposées par des redresseurs à titre individuel, n'engageant en rien le mouvement en sa qualité morale. Les objectifs sont à présent très clairs, même s'ils ne sont pas si prêts d'être atteints dans l'état actuel des choses. Il reste en effet pas mal de wilayas où les coordinations n'ont pas pu être mises en place à cause des conflits existant entre redresseurs eux-mêmes et de la présence en force des militants et cadres fidèles à Benflis, rendant difficiles les mouvements et les activités politiques de leurs adversaires. Cela n'a pas empêché la coordination nationale, qui s'est réunie durant la soirée de ce samedi, de respecter scrupuleusement le calendrier initialement élaboré en transmettant à toutes les instances locales les projets de statuts et de règlement général afin qu'ils soient débattus puis adoptés avant la fin de cette semaine. Dès la semaine suivante, en effet, devraient commencer les quatre assises régionales afin que le fameux congrès du redressement puisse se tenir avant la fin de cette année. Mieux, tout porte à croire, si l'on en croit la rumeur que cette rencontre constituera un avant-goût de ce que sera la position de ce mouvement de redressement vis-à-vis de la future présidentielle, à savoir le soutien à un second mandat du président Bouteflika. La question des sénatoriales a, elle aussi, accaparé la part du lion lors de la rencontre de ce samedi. Le mouvement de redressement, en effet, donne l'air de mettre le paquet afin de ne pas perdre la majorité du FLN détenue dans les collectivités locales lors des élections du collège électoral prévues le 30 décembre prochain. Une alliance (conjoncturelle?) avec le RND n'est pas à exclure. Elle sera tributaire, croit-on savoir, des résultats du congrès de redressement censé se tenir avant cette date.