Le PT exhorte le chef de l'Etat à convoquer l'Assemblée constituante. La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a affiché hier, à l'occasion de l'ouverture des travaux de la session ordinaire du bureau politique du Parti des travailleurs, l'attitude du wait and see face à la nomination de Abdelmalek Sellal, un «technocrate, non partisan» comme nouveau Premier ministre en remplacement de Ahmed Ouyahia. Si la première responsable du PT se refuse de faire un commentaire sur le changement à la tête du Premier ministère, qualifié à juste titre d'un «événement politique majeur», il n'en demeure pas moins qu'elle se demande «si le nouveau Premier ministre aura une liberté d'action ou une marge de manoeuvre pour appliquer son programme». Louisa Hanoune, qui reconnaît le caractère difficile et délicat de la nouvelle mission de Sellal qui aura, souligne-t-elle «de nombreux foyers de tension à désamorcer et plusieurs fronts sur lesquels il devra agir», dit attendre la constitution de l'équipe gouvernementale pour voir si elle incarnera un changement politique, consacrer la rupture avec le parti unique, mettre un terme à la bipolarisation, maintenir la cohésion....» Or, il est établi que le rôle du Premier ministre est réduit à celui d'un simple exécutant du programme du président de la République. En cette même circonstance, Mme Hanoune n'a pas manqué de réitérer «la nécessité impérieuse de convocation par le président de la République d'une Assemblée constituante aux fins de rédiger la Loi fondamentale du pays à la manière d'Hugo Chavez». Poursuivant sur la même logique, la pasionaria du PT indique que «les résultats des législatives du 10 mai dernier ont donné lieu à un statu quo général et une situation politique très difficile sur le double plan interne et externe». Des pressions et des menaces étrangères ciblant l'Algérie «sont de plus en plus virulentes», au yeux de Mme Hanoune. Dans ce contexte, elle indique que «sa formation qui se prépare à toutes éventualités y compris l'invasion étrangère et l'exacerbation de la révolte populaire, s'attelle à armer politiquement ses militants». Elle a en outre, souligné hier, la nécessité de la convocation d'une Assemblée constituante par le président de la République pour rédiger la Loi fondamentale du pays. La réitération de cette ancienne revendication est justifiée par Mme Hanoune par le fait que les réformes initiées par le chef de l'Etat «sont biaisées et qu'on a mis la charrue avant les boeufs». Evoquant l'actualité brûlante de l'heure: la macabre exécution du vice-consul d'Algérie à Gao par le Mujao, l'oratrice dénie toute responsabilité de l'Etat algérien dans ce dossier. Cela dénote plutôt, selon elle d' «un acharnement et d'une pression supplémentaire sur l'Algérie». Tout en rejetant de concevoir toute caution du Maroc à ce groupe terroriste, elle a soutenu que les véritables parrains de Mujao sont les puissances occidentales via l'Otan et l'Africom, le Qatar et la Suisse qui visent la balkanisation, la partition et la dislocation de tous les pays du Sahel, du Maghreb y compris l'Algérie et du Machrek sur le modèle de Kosovo. «Par ailleurs, les élections locales ne constituent pas une priorité pour le PT», indique-t-elle. Dans cette optique, le comité central du PT se penchera sur cette question lors de sa session ordinaire qui se tiendra au courant de ce mois, est-il relevé.