«Cette façon de légiférer traduit-elle une appréhension de l'Etat par rapport au Parlement?», se demande Mme Hanoune. Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, a esquissé un tas d'interrogations sur les raisons de la promulgation de la loi de finances complémentaire (LFC) 2010. «Cette façon de légiférer traduit-elle une appréhension de l'Etat par rapport au Parlement?», s'est inquiétée, hier, Mme Hanoune, lors de la présentation du rapport d'ouverture de la session ordinaire du comité central du parti. Laquelle session se tient les 17, 18 et 19 du mois en cours, à Zéralda, au niveau d'Alger. La pasionaria du PT s'est aussi interrogé sur la nature politique de ses appréhensions. «L'Etat a-t-il peur de la composante du Parlement traduisant la dualité entre le lobbying d'hommes d'affaires en son sein et le mandat parlementaire?» s'est encore demandé Mme Hanoune. La première dame du PT a jeté un véritable pavé dans la mare. Elle a révélé l'existence d'un projet d'ordonnance amendant le texte sur le partenariat entre les entreprises nationales et étrangères. Lequel texte consacre la règle 51%/49% au profit des banques et sociétés nationales. «Pourquoi ce projet maintient-il la confusion entre les banques publiques et privées?», s'est enquis Mme Hanoune. Cette dernière a assimilé le recours massif à la législation par voie d'ordonnance à la fragilité des institutions de l'Etat. «Ce procédé évacue le débat politique autour de questions qui engagent l'avenir du pays», a averti l'intervenante. Cela dit, elle a salué les résolutions de la LFC consacrant la consolidation de la souveraineté nationale. Seulement, elle a réitéré la revendication du PT d'annuler le contrat de partenariat avec l'Union européenne. Elle a expliqué, à ce titre, qu'il est impossible de maintenir l'opposition entre les orientations politiques et économiques d'intérêt national et les injonctions des puissances étrangères. L'impératif pour l'oratrice est de consacrer la démocratisation des institutions de l'Etat. Cette démocratisation passe par l'élection d'une assemblée constituante, a-t-elle précisé. Par ailleurs, Mme Hanoune a salué l'élargissement des prérogatives de la Cour des comptes pour lutter contre la corruption. «Seulement, cela reste insuffisant», a-t-elle regretté. Aussi, elle mis l'accent sur l'absence de moyens de contrôle politique due a l'absence de véritables contre-pouvoir à l'Exécutif. «Dans ce contexte, la Cour des comptes se place au-dessus de l'Etat», a tranché Mme Hanoune. Elle s'est ensuite étalée sur la rentrée scolaire. A ce titre, elle a déclaré son soutien aux revendications des intendants. «Cette tranche de la famille de l'éducation est la seule à n'avoir pas bénéficié des revalorisation des indemnités. Ceci est de l'injustice!» a fulminé l'intervenante. Aussi, elle signalé qu'il est temps pour le ministère de l'Education de présenter le bilan des réformes menées au niveau de l'Ecole algérienne. Abordant la question des disparus, Mme Hanoune a déclaré que ce dossier est loin d'être clos. Ces préoccupations figureront à l'ordre du jour de la session du nouveau comité central du PT, le premier depuis son l'élection lors du 6e congrès du parti. La formation de Louisa Hanoune s'apprête à organiser, en partenariat avec l'Ugta, les prochaines assises internationales des travailleurs et des peuples. Ces assises se tiendront les 27, 28 et 29 novembre prochain.