Mme Hanoune a averti contre le risque d'une guerre au Sahel. La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, s'est alarmée hier des retombées régionales suite à l'intervention militaire en Libye. Son constat donne froid dans le dos: l'Algérie est dans le collimateur des pays occidentaux qui mènent cette offensive contre le régime d'El Gueddafi. «La souveraineté des pays du Maghreb est menacée», a-t-elle averti lors de l'ouverture des travaux de son bureau politique à Alger ayant porté sur l'actualité de la scène politique nationale, régionale et internationale. Pour la pasionaria du PT, cette opération militaire est le prélude à l'exécution du scénario américain de la guerre au Sahel. «Cette agression sent l'odeur du plan Pan-Sahel, de l'Africom, et du projet du Grand Moyen-Orient», a-t-elle dénoncé. Selon Mme Hanoune, ces projets visent la dislocation des pays de ces régions en vue d'accaparer leurs richesses. Elle a lancé, en ce sens, un véritable SOS contre la reconduction du scénario du Soudan. «Le Soudan était le plus grand pays de l'Afrique. Sa souveraineté a été réduite en miettes après la scission du Sud», a-t-elle rappelé. Et l'Algérie dans tous ces scénarii? La lecture de Mme Hanoun est sans équivoque: l'Algérie est sur les tablettes des grandes puissances. «Aujourd'hui, le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, a déclaré qu'il a pu extraire l'Algérie de la liste des pays arabes non démocrates, lors des travaux du Bureau international du travail en Suisse», a-t-elle souligné. Elle a également salué la position de l'Algérie concernant l'offensive militaire menée par la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada et d'autres pays contre la Libye. Seulement, elle a estimé que cette position doit reposer sur une assise populaire large. Elle a appelé, sur ce plan, à des réformes politiques profondes. «L'impératif est de lancer ces réformes», a-t-elle insisté. Pour Mme Hanoune, la démocratisation du pays est la condition sine qua non pour sortir le pays du statu quo actuel. Elle a réitéré sa revendication et celle du FFS d'élire une Assemblée constituante pour une «rupture avec les pratiques du parti unique et les séquelles des années de la tragédie nationale». Elle a récusé, sur ce plan, la position exprimée, récemment par le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem qui a rejeté cette revendication sous prétexte qu'elle serait «synonyme d'un retour au point zéro». La réforme politique passe, selon la conférencière, par la révision de la loi électorale. «Nous devons passer à la phase de l'édification d'institutions qui soient l'émanation de la volonté populaire», a-t-elle préconisé. Dans cette optique, elle a lancé, encore une fois, un appel à la tenue de législatives anticipées. «Il n'est pas normal de discuter du projet des codes de la commune et de wilaya dans un cadre institutionnel obsolète», a-t-elle martelé. Pour Mme Hanoune, l'urgence de l'heure est de réhabiliter la légitimité populaire. La première dame du PT revient sur l'effervescence sociale et politique que connaît le pays. «Cette effervescence montre que la majorité aspire à des réformes politiques profondes», a-t-elle analysé. Elle a rappelé, dans ce contexte, le message du président de la République, diffusé le 19 mars dernier, à l'occasion de la fête de la Victoire. «Il a évoqué l'importance de lancer des réformes politiques pour garantir la réussite des projets sociaux et économiques. Seulement, le contenu de ces réformes doit être précisé», a signalé Mme Hanoune. Elle a annoncé la création de commissions populaires pour relever les revendications de toutes les organisations sociales qui luttent pour la satisfaction de leurs revendications. Pour Mme Hanoune, leurs revendications socioéconomiques ont un contenu politique.