La liste des membres du Comité central du FLN demandant la destitution du secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, a été rendue publique, hier. La liste, accompagnée d'un communiqué signé par le coordinateur Mohamed Boumehdi, reçu hier par la rédaction, comporte les noms de 180 signataires en plus de «41 membres du CC qui préfèrent ne pas publier leur noms dans la conjoncture actuelle». Ainsi, le nombre des membres du CC demandant le départ de M.Belkhadem est 221 sur 343 que compte cette instance. Dès lors, les contestataires estiment que M. Belkhadem n'est plus légitime à la tête du parti. Il y a quelques jours, Mohamed Seghir Kara, l'un des contestataires, expliquait pourquoi cette décision a été prise après moult consultations. «Belkhadem dit qu'il a la liste de ceux qui sont avec lui et nous, nous disons la même chose. Il est donc temps de passer à des actions pratiques. Il n'y a plus ceux qui prennent le bâton par le milieu en attendant la direction du vent et de prendre une position. C'est aussi pour mettre fin à toutes les indécisions», a-t-il indiqué. Cependant, des questions se posent sur la conjoncture de la publication de cette liste, élaborée le mois d'avril dernier lorsque l'opposition de Belkhadem était à son summum. L'on sait qu'après le résultat des élections législatives, plusieurs membres du CC ont changé de position et ont indiqué qu'ils ont retiré leurs signatures. Alors faut-il prendre au sérieux la démarche des contestataires ou, plutôt, l'inscrire dans le même registre de toutes les démarches entreprises par le passé qui n'ont pas abouti à la destitution de Belkhadem? Cette question se pose avec acuité, d'autant plus que ce n'est pas la première fois que les anti-Belkhadem prétendent avoir réuni le quorum pour le retrait de confiance au secrétaire général du parti. Il est vrai qu'en l'absence de documents officiels certifiés par des huissiers de justice, la liste des contestataires ne peut servir à rien d'autre que de manipuler davantage l'opinion publique. Alors, peuvent-ils attester cette liste par la griffe de huissier qui procèdera bien entendu à la vérification des signataires et de leur qualité de membres du Comité central? En attendant, il est fort à parier que la crise que vit le parti va s'aggraver à la faveur de l'éloignement de Belkhadem du gouvernement.