Les redresseurs visent avant, la destitution de Abdelaziz Belkhadem Des membres du Bureau politique et du Comité central boycottent ce rendez-vous. Depuis plus de deux ans, le moindre rendez-vous organique du FLN s'accompagne d'hostilités. Prévue pour aujourd'hui et demain à Tipasa, l'université d'été de ce parti, qui s'annonce très houleuse, ne fera sans doute pas exception. Les redresseurs visent avant tout comme ils l'affirment, la destitution de Abdelaziz Belkhadem du secrétariat général. Pourront-ils renverser le secrétaire général? Contacté, le porte-parole des redresseurs, Mohamed Seghir Kara a fait savoir que «des militants de base, d'ores et déjà mobilisés pour cette circonstance, tenteront d'empêcher la tenue de cette rencontre folklorique tandis que les autres issus des instances de la direction du parti comme le Bureau politique et le Comité central se contenteront de boycotter ce rendez-vous». L'université d'été du FLN où sont conviés des ministres, des élus et représentants au niveau des deux chambres du Parlement, des P/APW et P/APC des chef-lieux de wilaya est qualifiée d'un «non-événement», par notre interlocuteur. L'ex-ministre du Tourisme jure que «la fin de Belkhadem à la tête du FLN est très proche. Il l'accuse d'avoir chargé ses proches de malmener les membres du Comité central y compris les fondateurs du parti, lors de la session ordinaire du CC du 17 juin dernier. La non-reconduction de Belkhadem dans la nouvelle équipe gouvernementale semble donner du punch à ses détracteurs. Ils l'accusent d'abus de pouvoir contre ses contradicteurs et «de toutes les dérives politiques, idéologiques et morales qu'à connues le parti ces derniers temps». Le secrétaire général du FLN est ainsi selon M.Kara «en totale disgrâce et complètement lâché par les cercles du pouvoir en place». «En perpétuelles manigances et conspiration pour atteindre son seul et unique objectif de se porter candidat à l'investiture suprême, Belkhadem a fini par écarter tous les vrais militants du parti pour les remplacer par les partisans de la chkara», déplore-t-il. En rappelant ce qu'il y a lieu de faire, à savoir rallier d'abord à leur cause les 2/3 du CC, puis se débarrasser de l'actuel secrétaire général et designer ensuite une nouvelle direction provisoire avant d'aller au congrès extraordinaire. «Des contacts et des correspondances au niveau local, régional et national sont entretenus en vue d'assurer la réussite de la démarche», a conclu Mohamed Seghir Kara. Or, le quorum n'est pas encore atteint puisque selon le porte-parole des frondeurs, jusqu'ici sur les 343 membres du CC que compte le parti, ils n'ont pu rassembler selon eux que 180 cas favorables au retrait de confiance à Belkhadem. S'y ajoutent 41 autres qui soutiennent en principe l'initiative sans toutefois apposer leurs paraphes. L'opération dite de «récupération ou sauvetage du parti» à laquelle tend l'action des redresseurs sera «accompagnée par la récupération du mobilier et patrimoine du parti au niveau local puis central», a-t-il souligné. A titre de rappel, la coordination nationale des contestataires du secrétaire général du FLN, a divulgué la liste des membres du comité central (CC), signataires de la pétition de retrait de confiance. Une liste additionnelle composée de 41 membres du CC du FLN, sera rendue publique ultérieurement. De son côté, le porte-parole du FLN, Kassa Aïssi, qui dénie toute légitimité aux contestataires, estime que «toute cette montée au créneau n'est qu'une simple agitation de ceux qui n'arrivent pas à admettre leur déchéance et leur perte de privilèges à l'exemple de Abdelkrim Abada». Kassa Aïssi voit Abdelaziz Belkhadem comme candidat potentiel à la présidentielle de 2014. Il cite «l'engouement de jeunes connus par les derniers regroupements présidés par Abdelaziz Belkhadem». Enfin, faute d'espace, justifie-t-il, «seuls 500 invités seront conviés à assister à cette université d'été».