«20.000 importateurs illégaux ont été débusqués par les services du ministère du Commerce sur les 30.000 qui étaient en activité. Ce sont eux qui ont crée le marché informel, l'approvisionnent et l'entretiennent.» Cette sortie de Ayache Hafaïfa, président de l'Association chargée de la protection de l'activité commerciale, à l'occasion du point de presse qu'il a organisé, hier, conforte la thèse selon laquelle les commerçants de l'informel sont alimentés et protégés par de gros bonnets qui ont fait de cette activité tentaculaire leur royaume. Selon lui, il n'y a pas que les chômeurs ou les gens ayant perdu leur emploi mais également, des ouvriers et salariés qui veulent arrondir leurs fins de mois et de jeunes diplômés à la recherche d'un travail stable, qui s'adonnent à cette activité. Tout en saluant le lancement de cette opération coup de poing contre ceux qui ont fait de nos villes et principales places publiques des souks à ciel ouvert, l'orateur a indiqué que sur les 60 installés dans Alger, prés de la moitié ont été démantelés, à la grande satisfaction des riverains qui n'arrivaient plus à s'accommoder de leur présence Afin d'éclairer l'opinion et la renseigner sur le trafic auquel se livrent ces importateurs illégaux et sur leurs réelles motivations, Ayache Hafaifa. est formel: «Les importateurs illégaux ne reculent devant rien. Pour se faire délivrer le précieux sésame qui leur ouvre droit à l'importation de produits de première nécessité, certains n'ont pas hésité à se servir de noms de personnes décédées ou de la naïveté de personnes de leur entourage.» L'un d'eux a eu affaire à la justice. Du moins, c'est ce que nous a déclaré le président de l'association. «Un ouvrier qui travaille dans une commune a été surpris d'apprendre qu'il était recherché par la justice parce qu'il n'avait pas honoré son contrat, c'est-à-dire le paiement d'une taxe estimée à 140 millions de dinars.» Se déclarant favorable à une amnistie des commerçants légaux qui n'arrivent pas s'acquitter des dettes qu'ils doivent au fisc, M.Hafaifa lance un appel en direction des pouvoirs publics afin qu'ils libèrent des espaces ou aires destinés à accueillir les commerçants de l'informel désireux de légaliser leur situation. Citant l'exemple des marchés aux puces parisiens, le conférencier est persuadé que les moyens existent pour organiser l'activité commerciale et mieux la contrôler. «Nous pouvons mieux faire que les marchés parisiens, à condition que les pouvoirs publics aident tous ces chômeurs et mettent à leur disposition des carrés pour exercer, en toute légalité, une activité commerciale saine et durable», a-t-il souligné.