Photo : S. Zoheir Par Younès Djama Selon le président de l'Association pour la protection de l'activité commerciale (Apac), Ayache Hefaifa, l'Algérie compte plus de 30 000 importateurs, dont 20 000 sont illégaux agissant sous de fausses identités. Ces derniers inondent le marché national en divers produits et ils seraient derrière les émeutes qui suivent le démantèlement des marchés informels enclenché, il y a quelque peu, par les autorités publiques. Dans une conférence de presse tenue hier à la Maison de la presse Tahar-Djaout, M. Hefaifa témoigne qu'un gardien de marché s'est retrouvé en prison pour une dette de 14 milliards de centimes. «Et pourtant le pauvre ne touchait que 15 000DA par mois. Il se trouve qu'un véreux importateur a établi un registre de commerce à son nom, voilà pourquoi il s'est retrouvé en prison», fait observer le conférencier. Interrogé sur la source des chiffres avancés par ses soins en ce qui concerne les faux importateurs, M. Hefaïfa est catégorique : «Je les détiens du ministère du Commerce !» Farouche opposant aux pratiques commerciales informelles, le président de l'Apac, qui revendique 7 000 adhérents, a souligné «la nécessité de réguler la sphère commerciale», dominée par l'activité informelle, en vue de stabiliser les prix. Il exhorte également les pouvoirs publics à intensifier la «guerre» contre l'informel, dénonçant des «connivences» entre certains éléments de la police nationale et des commerçants illégaux. «Des taupes au sein du corps de la police rendent compte des détails des réunions organisées par les services de sécurité à leurs acolytes. Avant chaque opération d'éradication, elles préviennent leurs complices de ces descentes.» Tout en saluant la démarche du gouvernement visant l'éradication des marchés informels, une opération déjà en cours, M. Hefaïfa appelle les pouvoirs publics à trouver des alternatives aux commerçants illégaux. Ainsi, il propose d'adopter la démarche qui consiste à louer des espaces publics pour les commerçants pendant une certaine durée. À charge, toutefois, pour les marchands d'assurer la propreté des lieux. Quant aux marchands illégaux, ils seraient 10 000 pour la seule capitale, répartis sur 60 sites. À Bab El Oued, ils sont 700 à exercer dans l'illégalité.