Sous le thème de «Bilan et perspectives de 20 ans de lutte pour l'égalité des droits», le Conseil français des démocrates musulmans (Cfdm), le mouvement «Citoyenneté et démocratie» ainsi que l'association Unir ont organisé, mercredi dernier, à l'occasion de la commémoration du 20e anniversaire de la marche des beurs (3 décembre 1983), une manifestation symbolique qui a démarré de la place du Palais Bourbon (siège de l'assemblée nationale) pour atteindre le palais des Champs-Elysées. De nombreux manifestants, toutefois, se sont montrés déçus face à l'attitude de Matignon, accusé d'avoir essayé de récupérer le mouvement en le divisant. En effet, au moment même où se déroulait la marche, une grande réception était organisée par le Premier ministre, en l'honneur des cadres issus de l'immigration. «Avec son impopularité galopante, M. Raffarin ferait mieux de se mettre au travail. Il n'est pas question, pour nous d'accepter ses promesses politiques sans lendemain. Ce que nous voulons, c'est une réelle représentativité à l'assemblée. Nous sommes des Français musulmans!» dira A. Dahmane, président du Cfdm. L'un des marcheurs, Djamel Atallah, qui a été reçu le 3 décembre 1983 par le président Mitterrand ainsi que des organisateurs des Comités d'accueil de la marche et leurs amis, ont demandé, par courrier, à Monsieur Jacques Chirac de recevoir une délégation à la fin de cette marche symbolique. En effet, trois personnes ont eu l'autorisation de pénétrer à L'Elysée. En l'absence du président de la République, en déplacement à Tunis, aucune personne n'a été finalement reçue par les conseillers du président. Les français musulmans, les plus nombreux, sont dans cette France, de faux citoyens d'une République, pourtant décrite comme une et indivisible. De notre bureau à paris