L'adoption en Conseil des ministres du projet d'ordonnance portant code de la famille continue de susciter de vives réactions de la société civile. Le rassemblement algérien des femmes démocrates (RAFD) de déplorer, dans une déclaration parvenue hier à notre rédaction, que « l'ambiguïté des termes utilisés pour le “réaménagement” des dispositions discriminatoires de ce code ne cache pas la volonté de conserver la femme, “y compris” majeure, sous tutelle ». Militant pour l'abrogation du code de la famille, RAFD estime que le maintien du tuteur matrimonial, entre autres « discriminations confirmées », est une « injure aux femmes et à la Constitution ». Pour les militantes du mouvement, le recours aux lois civiles et égalitaires constitue l'unique moyen de consacrer l'égalité entre les hommes et les femmes. Pour RAFD, les réaménagements apportés au Code de la famille ne sont « ni des concessions aux islamistes ni le résultat d'un soi-disant rapport de forces ». Ils sont l'expression d'une vision anachronique de la société, « un déni des sacrifices des femmes algériennes. C'est un déni à leur dignité. C'est un déni à leurs luttes ininterrompues pour leurs droits. Ininterrompues par la violence terroriste, par les menées intégristes et par des conditions sociales désastreuses ». RAFD estime que légiférer comme cela a été fait le 23 février dernier, c'est couper les Algériennes du Maghreb et de la planète qui s'apprête à célébrer le 10e anniversaire de la conférence de Beijing consacrant la citoyenneté des femmes et l'universalité de leurs droits humains. Par ailleurs, selon certaines indiscrétions, le président de la République pourrait éventuellement revoir certaines dispositions de la nouvelle mouture qui ont soulevé le courroux des organisations de femmes, et ce, avant sa soumission à l'APN.