Cela s'est passé début octobre à la frontière ouest. On en sait maintenant un peu plus sur la convocation de l'ambassadeur du Maroc à Alger par le ministère des Affaires étrangères, au moment où notre ambassadeur à Rabat était reçu au ministère des Affaires étrangères marocain. C'est que le Front de libération de l'Algérie marocaine (Flam) ne se contentait pas de proférer des menaces à l'encontre de notre pays. Il était passé à l'acte. Selon El Khabar qui cite un article de l'hebdomadaire marocain El Ousboue, ce dernier aurait reçu un communiqué du fameux front, dans lequel ce dernier revendique une attaque, au début du mois d'octobre, contre une unité des gardes frontières algériens au lieu, dit forêt de Mizab, situé dans la région de Snous, dans la wilaya de Tlemcen, près de la frontière avec le royaume chérifien, tuant un soldat et blessant un lieutenant et un caporal. L'assaut aurait été mené par un commando composé de 19 éléments armés, membres de la milice montée par le Flam, lui-même issu d'une scission de Mohamed Allaoua avec le parti libéral réformiste marocain, présidé par Mohamed Ziani, ancien ministre et proche du Palais royal. Cette affaire nous rappelle les protestations du président de la République Abdelaziz Bouteflika en 2000 après le génocide terroriste perpétré par un groupe armé infiltré à partir du territoire marocain, où il se serait replié après avoir commis son forfait. Selon les informations, le Flam est en fait une création des services marocains, et il s'agit pour eux de peser sur Alger et de l'amener à revoir sa politique de soutien au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Le général Nezzar pour sa part avait fait part de la proposition marocaine de livrer à l'Algérie le chef fondateur du GIA, Abdelhak Layada, à l'époque détenu au Maroc, toujours en échange du lâchage par l'Algérie du Front polisario. L'adoption du plan Baker par le Conseil de sécurité des Nations unies a gêné le Palais royal, amenant le roi à prendre son téléphone pour appeler les chefs d'Etat dont le pays est membre du Conseil de sécurité de l'ONU, mais en vain. En fait, beaucoup d'observateurs s'étaient étonnés de la réaction d'Alger après les déclarations bellicistes du Flam. La raison de la colère d'Alger s'explique donc par le fait que le Flam ait joint l'acte à la parole en tendant une embuscade aux forces algériennes qui patrouillaient dans la zone frontalière en ne faisant que son travail de routine. En termes diplomatiques, on était là devant un casus belli. Une déclaration de guerre en bonne et due forme. En tant que pays frères et voisins, l'Algérie et le Maroc ont tout intérêt à développer des relations pacifiques fondées sur le bon voisinage, à l'heure où partout dans le monde on en est à la construction de grands ensembles économiques. Après la protestation d'Alger, on se souvient que le Palais avait ordonné une enquête sur le Flam à l'effet de mettre un terme à cette affaire et de classer le dossier.