Les ambassadeurs du Maroc à Madrid et à Dakar regagnent leurs postes respectifs, sans que Rabat ait obtenu les résultats qu'elle recherchait en procédant à leur rappel, il y a quelques semaines. Pour rappel, suite à la visite effectuée au début du mois de novembre par le roi Juan Carlos 1er dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, Mohammed VI avait rappelé son ambassadeur dans la capitale ibérique en signe de protestation. Le retour du diplomate marocain était conditionné, semble-t-il, par un engagement de Madrid à ce que ce genre de visites ne se renouvelle pas en attendant de trouver une solution à ce différend territorial. Mais, jusqu'à preuve du contraire, l'Espagne a fait la sourde oreille à la revendication marocaine et refusé tout dialogue sur les enclaves de Ceuta et Melilla. Rien n'indique que le gouvernement espagnol ait fait la moindre concession sur le sujet. D'ailleurs, selon des sources au fait du dossier, au cours de sa visite effectuée jeudi dernier à Rabat, le chef de la diplomatie espagnole n'a pas évoqué ce point avec son homologue marocain. Ce sont des généralités n'ayant aucun lien avec ce différend qui ont été au menu des discussions entre les deux hauts responsables. Cela étant, le souverain alaouite a, de nouveau, montré son mécontentement en ne recevant pas, comme de coutume, Miguel Angel Moratinos, dont le séjour dans la capitale marocaine n'a duré que quelques heures. Il n'en demeure pas moins que le ministère marocain des Affaires étrangères a annoncé, à l'issue de cette rencontre, le retour de son ambassadeur à Madrid. Une décision identique a été prise concernant l'ambassadeur marocain à Dakar, qui a lui aussi regagné son poste. Là encore, Rabat n'a rien récolté, car le gouvernement sénégalais n'a rien fait qui puisse le satisfaire. En effet, persistant à affirmer que les déclarations favorables à l'autodétermination du Sahara occidental faites par un responsable du Parti socialiste sénégalais à Tifariti, en marge du congrès du Front Polisario, ne l'engageaient en rien du moment que cette formation politique n'avait aucun lien avec le pouvoir, le Sénégal a fini par faire plier le Maroc. Pis, c'est Rabat qui a dû recoller les morceaux à travers des initiatives de bonnes volonté. La dernière en date est l'envoi par le monarque chérifien d'une délégation de haut rang, comprenant un de ses proches conseillers ainsi que les ministre des Wakfs, à Dakar, pour officiellement présenter ses condoléances suite au décès du cheikh de la Tariqa Tidjania sénégalaise, mais l'objectif était de réamorcer le rapprochement avec ce pays. Ainsi, Rabat a fini par se rendre à l'évidence que sa politique des menaces ne donnait plus de fruits, d'où ce retour à la réalité ponctué par le retour de ses ambassadeurs au Sénégal et en Espagne. K. A.