Ban Ki-moon réunira aujourd'hui, en marge de l'AG de l'ONU, une conférence internationale sur le Sahel Le conseil de Sécurité de l'ONU, qui a jusque-là estimé que la situation au Mali ne nécessitait pas une intervention militaire, va-t-il donner le feu vert à la Cédéao? Sous l'influence de la France, l'ONU commence à se saisir activement du dossier malien, la Cédéao et Bamako semblent avoir trouvé un consensus pour le déploiement d'une force africaine au Mali. Ce développement de la situation a eu lieu sans consultation avec l'Algérie, l'un des pays les plus exposés aux menaces en provenance du Mali, au moment où l'un des groupes islamistes qui occupent le Nord du Mali, Ansar Eddine, se réjouissait de la main tendue de l'autorité transitoire en place à Bamako qui appellait à un dialogue. Six mois après le coup de force militaire contre l'ancien président malien, entraînant l'interruption du processus démocratique et l'occupation du Nord du territoire malien par des bandes armées de tendance islamiste, la situation politico-sécuritaire reste aussi bien tendue qu'aléatoire! Au moment même où le ministre de la Défense nigérien, Mahamadou Karidiou, se trouve à Alger pour discuter avec son homologue algérien, le ministre délégué à la Défense, Abdelmalek Guenaïzia, de la crise malienne, Paris joue à un jeu trouble ignorant les conséquences qui pourraient découler d'une ingérence étrangère. En effet, la France ne cache pas son soutien à une intervention militaire dans le Nord du Mali, via la Cédéao qui obtenu le O.K. de Bamako pour un positionnement de la force africaine au Mali. Selon le site «Mali-actualité» le président français, François Hollande, et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ont évoqué lors d'un dîner à New York, lundi soir, la possibilité de nommer un émissaire de l'ONU pour le Mali. Paris, a-t-on ajouté de même source, espère que la conférence internationale sur le Sahel, que réunira aujourd'hui Ban Ki-moon en marge des travaux de cette 67ème Assemblée générale, marquera un «tournant important» dans ce dossier. Dans ce même contexte, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé que «Bamako avait officiellement demandé une intervention militaire internationale immédiate». La crise malienne est-elle en phase de connaître un tournant décisif? L'Algérie qui continue de soutenir une solution pacifique aura-t-elle son mot à dire? Le Conseil de sécurité de l'ONU qui a jusque-là estimé que la situation au Mali ne nécessitait pas une intervention militaire va-t-il donner le feu vert à la Cédéao? Des réponses, indiquent des sources proches du dossier, pourraient être disponibles lors de la conférence internationale sur le Sahel initiée par le secrétaire général de l'ONU. Il reste que l'Algérie demeure très réservée quant à une intervention militaire dans le Nord du Mali tant que toutes les pistes menant à une issue pacifique n'auront pas été épuisées. D'autant qu'une telle intervention militaire aux portes de ses frontières ne pourrait qu'aggraver la crise au Mali. Soucieuse de la sécurité de son territoire l'Algérie, indiquent nos sources, pèsera probablement de tout son poids pour la formule d'une stratégie de dialogue, surtout qu'elle serait le premier pays à subir les conséquences d'une guerre inévitable entre les forces de la Cédéao et les groupes armés qui occupent le nord du territoire malien. Un dialogue qui débouchera vraisemblablement vers un retour à la normalité, d'autant plus que l'organisation armée Ansar Eddine semble adhérer à une telle issue, la conditionnant toutefois par l'instauration de la chari'a au Mali. Ansar Eddine avait promis, en effet, d'affronter n'importe quelle force intervenant sur le territoire malien. Le Mali fait face donc à deux choix, le dialogue conditionné où la guerre inévitable! En tout cas la situation ne se décante pas, surtout après l'information selon laquelle la France se chargerait de la logistique en cas d'intervention dans le nord du Mali, sous prétexte que les groupes armés qui contrôlent cette zone représentent une menace pour la France. De son côté le Mouvement national de libération de l'Azawad a formulé des mises en garde contre toute intervention étrangère et menace de faire alliance avec les groupes terroristes si le gouvernement de Bamako ne répond pas à ses doléances!