Il ne se passe pas un jour sans qu'un événement de contestation ne soit porté à la connaissance de l'opinion. Il faut dire que l'injustice règne en maître dans cette wilaya qui se singularise par l'accumulation de tares, oeuvre de responsables, qui se singularisent par l'art de l'agitation que celui de la concrétisation de leurs engagements. Sur le terrain, les élus locaux sur la voie de garage multiplient des actions qui n'ont de valeur que d'un bluff de plus pour espérer une réélection qui n'est forcément pas assurée. L'exécutif de wilaya aurait subi le même sort s'il devait subir la loi des urnes. Quel gâchis pour une région qui a pourtant toutes les capacités pour constituer un pôle économique important dans le pays. Un port très actif en dépit d'une extension qui tarde à s'achever, des sites naturels enviables à même de propulser considérablement une activité touristique, un tissu industriel spécialisé dans l'agroalimentaire, bref Béjaïa ne manque pas d'atouts mais de responsables en mesure de les fructifier et le scrutin qui pointe du nez peut constituer une occasion de faire le point et surtout de choisir au mieux les futurs gestionnaires. Pour l'heure, on se contente de crier son ras-le-bol. Hier, c'est encore la colère. Le siège de la wilaya a été pris d'assaut hier par les acquéreurs des logements LSP de Sidi Ali Labher et les gardes communaux. Deux rassemblements qui n'ont de valeur que d'illustrer la situation de marasme qui touche tous les secteurs. Chacun en ce qui le concerne, les frondeurs ont mis en avant des revendications. Les acquéreurs de logements LSP de Sidi-Ali Lebhar ont fermé le boulevard de la Liberté pour réclamer la remise des clés de leurs appartements dont ils ont bénéficié dans le cadre du Logement Social Participatif depuis de longues années. Les manifestants tiennent les autorités «comme responsables» de leur malheur. «Les autorités ont laissé faire les promoteurs et n'ont pas suivi régulièrement la réalisation de ces logements», soulignent des manifestants très remontés contre cette situation qui dure, jugez-en, depuis sept ans. Outre des insuffisances constatées dans les finitions, les VRD ne sont toujours pas réalisés. Conséquence, l'attestation de conformité, document nécessaire, pour la remise des logements aux bénéficiaires, n'est pas possible. Un engrenage infernal en somme. Non loin de là, les gardes communaux se sont rassemblés eux aussi devant le siège de la wilaya afin de réitérer la satisfaction de leurs revendications et exiger des réponses à leurs revendications. Une lettre a été adressée au wali et au commandant du secteur militaire de la wilaya de Béjaïa pour les tenir informés de leurs revendications, dont l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles, la revalorisation de leur salaire et du régime indemnitaire avec effet rétroactif à compter du 1er janvier 2008, le droit de choisir entre l'institution militaire et l'institution civile et celui du départ à la retraite anticipée, la prise en charge des handicapés victimes de terrorisme et des pensions pour les familles. Par ailleurs, les résidences universitaires sont paralysées pour la troisième journée de suite à une grève illimitée enclenchée par la coordination des conseils syndicaux des résidences U, affiliés à l'Ugta. Les travailleurs des cités «U» revendiquent un statut particulier unique avec les enseignants, l'abrogation de l'article 87 bis, la revalorisation du régime indemnitaire, des promotions automatiques au personnel ayant accumulé 10 ans d'ancienneté, l'intégration des contractuels, un quota de logements, des primes pour les travailleurs du Sud, des primes pédagogiques, etc. Une conférence nationale se tiendra ce matin dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Elle rassemblera dix wilayas. Elle constituera une halte pour évaluer le mouvement de grève et prendre des décisions sur les suites à lui donner. Il faut également rappeler que les communaux poursuivent leur mouvement de grève d'une semaine. Ces derniers demandent un statut particulier unifié avec les autres travailleurs des mairies, un salaire et un régime indemnitaire pour faire face à l'érosion du pouvoir d'achat, etc. il est, par ailleurs, utile de rappeler que le mouvement de grève de la faim est toujours d'actualité devant le siège de l'agence foncière intercommunale de wilaya. les 9 pères de familles de la cité Bidonville de la commune de Aokas, maintiennent la pression sur l'agence.