«Le siège de l'APC de Blida a été complètement paralysé» Le suivi timide dans l'Algérois ne reflète pas la réalité nationale. La grève lancée mercredi dernier dans le secteur des communes par le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), «a pris fin» comme prévu, a annoncé le syndicat mobilisateur. Ce mouvement aurait été suivi à «65%» selon un communiqué de la section syndicale de Blida du Snapap, alors que le Conseil national du secteur des communes (Cnsc), affilié à ce syndicat, initiateur de cette action, évalue le suivi à 74% au niveau national. Pour la première fois, relève la section syndicale de Blida du Snapap, qui soutient entièrement l'appel à la grève lancé par la Fédération nationale du secteur des communaux, «le siège de l'APC de Blida a été complètement paralysé ainsi que la direction de l'urbanisme, le magasin général et les antennes communales de Blida.» «Des agressions morales» contre les grévistes ont été proférées par l'administration, lors d'un «sit-in» organisé devant le siège, avec «une présence impeccable des fonctionnaires» peut-on lire dans le communiqué qui relève cependant que «l'administration a promis de régulariser la question du rappel global le plus vite possible (...) tout en rejetant «la responsabilité totale sur le receveur municipal de Blida.» La plate-forme de revendications des agents communaux, rappelle-t-on, porte sur 15 points, parmi lesquels figurent ceux liés au respect des libertés syndicales, à la révision et l'unification des statuts particuliers des travailleurs communaux et du régime indemnitaire. Les attentes des communaux concernent l'amélioration du pouvoir d'achat par l'augmentation du salaire de base. Selon le Snapap, «les salaires sont également affectés par le blocage concernant l'abrogation de l'article lié à l'augmentation du Snmg à 18.000 DA.» Ces revendications comprennent la révision de la gestion du fonds national des oeuvres sociales et du Fnpos (Fonds national de péréquation des oeuvres sociales), l'intégration de tous les travailleurs contractuels et la réintégration des 26 travailleurs écartés pour avoir participé à diverses actions syndicales. Si le débrayage n'a pas drainé beaucoup de sympathisants à Alger, il n'en demeure pas moins que la capitale «ne reflète pas le suivi de la grève dans les autres wilayas». Selon les chiffres communiqués par M.Aït Khelifa, président du Cnsc, «le suivi enregistré dans certaines régions, durant la première journée, a atteint le taux de 100%.» Ce fut le cas dans les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira. A Boumerdès, le taux a été, pour la journée du 27, de 94%, selon la même source. Pour la wilaya d'Alger, des fonctionnaires expliquent que «les craintes de représailles justifient la réticence des travailleurs à faire grève dont une grande partie est employée dans le cadre du filet social et du pré-emploi». Une action de protestation avait, en effet, provoqué la suspension de nombre de contractuels de la daïra de Sidi M'Hamed, regrettait récemment un employé recruté dans ce cadre. Satisfait de la réaction de l'administration qui «a montré sa bonne foi», le Snapap accorde un délai de «10 jours à l'administration pour régulariser ce qui peut l'être.» Un mouvement qui peut donc rebondir. Affaire à suivre.