Ce n'est pas la première fois que les députés du FLN perturbent les débats à l'APN La septième législature s'annonce un peu particulière et chaude entre, notamment, les députés islamistes et le FLN. Les débats sur le plan d'action du gouvernement qui se poursuivaient, hier, ont été perturbés par des comportements anti-démocratiques des députés du FLN. Ces derniers ont hué, en tambourinant sur les tables, un député islamiste de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV). La tension a monté d'un cran lorsque le député islamiste, Ghani Boudebouz, a accusé le FLN d'être un moyen d'enrichissement illicite. Manquant de peu de réclamer la dissolution du FLN, ce député a rappelé que les vrais fondateurs du parti, à l'instar de Krim Belkacem et de Hocine Aït Ahmed, l'ont quitté juste après l'Indépen-dance; leur mission étant accomplie. Peu enclins à la démocratie, les députés FLN ont commencé à taper sur les tables, provoquant une anarchie totale dans l'hémicycle. Le président de l'APN, Larbi Ould Khelifa, a tenté, en vain, de calmer les ardeurs en demandant aux parlementaires du FLN de laisser s'exprimer le député de l'AAV. Les débats ont été interrompus environ huit minutes à cause de ces comportements qui constituent une entrave à la liberté d'expression au sein de la Chambre basse du Parlement. A la reprise des travaux, Larbi Ould Khelifa a demandé de respecter les avis des députés. En marge des débats, M.Boudebouz a défié les dirigeants du FLN de faire comme les créateurs du parti en 1954 et de créer leurs propres formations. Un autre député de l'AAV, Filali Ghouini, a dénoncé l'acte des députés de l'ex-parti unique, le qualifiant «d'incivique». Pour lui, le fait d'interrompre l'intervention d'un député et de le huer est une atteinte à l'immunité parlementaire. «Le député a le droit, dans le cadre de son immunité, de s'exprimer librement et de dire ce qu'il veut et ce qu'il pense sans que personne ne puisse l'interrompre», a-t-il indiqué. En effet, ce n'est pas la première fois que les députés du FLN perturbent les débats à l'APN. Au premier jour des débats, le 25 septembre, ils ont hué deux députés du Front pour la justice et le développement (FJD) qui ont relevé l'illégitimité de l'Assemblée issue des législatives du 10 mai dernier. M.Ghouini a dénoncé, en outre, l'ajout à la liste des intervenants dans le cadre des débats, de 12 députés dont la plupart sont, selon lui, du FLN. «C'est une manipulation illégale de la liste des intervenants», a-t-il relevé. Ainsi, abstraction faite de tous les reproches qu'on peut faire à l'APN, la septième législature s'annonce un peu particulière et chaude entre notamment les députés islamistes et le FLN accusé de tous les maux de la République. Si durant la précédente législature, on comptait un seul parti de l'opposition, le RCD en l'occurrence, l'actuelle en compte au moins trois partis avec la dissidence des islamistes, à savoir l'AAV, le FJD et le FFS. Pour revenir à l'intervention du député Ghani Boudebouz, il convient de souligner qu'il a déploré l'échec des gouvernements précédents et qui n'ont pas présenté leurs bilans. Il a relevé la recrudescence des actes de la harga, les suicides et la corruption ces dernières années. Le même député a dénoncé la coopérative immobilière de l'APN, soulignant que «le caméraman qui nous filme en est victime». Après cet incident, les débats ont repris avec l'intervention des autres députés. Les chefs des groupes parlementaires devaient intervenir dans l'après-midi d'hier. Sellal répond aujourd'hui aux députés Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a présenté le plan d'action de son gouvernement le 25 septembre dernier, répondra cet après-midi aux questions soulevées par les députés, selon le calendrier modifié des travaux de l'Assemblée populaire nationale (APN). La réponse du Premier ministre sera suivie par le vote du plan d'action du gouvernement, qui sera adopté par les députés FLN et RND. Selon toute vraisemblance, les députés du FFS et de l'AAV vont s'abstenir. Le Premier ministre, interrogé, hier, en marge des débats sur les otages algériens à Gao dans le nord du Mali, n'a pas voulu faire de déclarations. «Nous ne ferons pas de déclaration, ni aujourd'hui, ni demain. C'est un dossier sensible et nous voulons préserver la vie des otages algériens», a-t-il répondu..