Encore une fois, la tension est de retour dans l'Université algérienne en raison de l'institution d'un concours pour l'accès au master. Les diplômés du système LMD contestent ce concours introduit depuis juillet dernier par un nouveau décret signé par l'ancien ministre par intérim de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Hachemi Djiar. Un décret dénoncé aujourd'hui par les milliers d'étudiants issus du nouveau système LMD. Ces derniers qualifient le décret en question «d'injuste et contraire au principe même du système LMD». Selon ces étudiants courroucés, depuis 2009, l'accès au master se faisait simplement sur la base de dossiers et des résultats obtenus durant le cursus universitaire. Les contestataires, issus de différentes universités à l'échelle nationale, se sont organisés et ont entamé des actions de protestation afin d'abroger ledit décret. Comme le concours pour le master intervient durant le mois en cours, les étudiants comptent monter au créneau. «Depuis 2009, le problème ne s'est jamais posé. Les étudiants ont toujours eu la possibilité de poursuivre leurs études jusqu'à l'obtention du doctorat. Avec ce nouveau décret, on va se retrouver avec des majors de promotion qui n'accéderont plus aux postes de graduation faute de ce concours. C'est injuste!», déplore un doctorant en droit à l'université de Medéa. Si le concours ne sera pas abrogé, ces diplômés en LMD menacent de livrer une bataille au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. «Ce concours risque de compromettre notre avenir. Nous avons opté pour le système afin d'aller loin dans nos études», poursuit le même doctorant. Dans une lettre adressée au ministère de l'Enseignement supérieur, dont des copies ont été envoyées aussi au président de la République et au Premier ministre, le collectif des diplômés LMD a menacé de «fermer toutes les universités du pays et empêcher la tenue de ces concours.» Il est suggéré au ministre «d'annuler ou de réviser le décret n°191 pour que les étudiants puissent poursuivre leurs études comme le garantissait le décret n°250», annulé par l'ex-ministre par intérim, Hachemi Djiar.