L'ONG a vivement conseillé à l'UE et aux Etats-Unis d'encourager l'Algérie dans ses efforts pour résoudre la question des disparus. C'est avec la mention «peut mieux faire» que Human Rights Watch a commenté la dernière disposition des autorités algériennes au sujet du dossier des disparus. Dans un rapport de 32 pages, rendu public hier, l'organisation non gouvernementale a estimé que la commission algérienne sur les disparus «devrait disposer de pouvoirs d'investigation et d'un mandat plus étendus pour être crédible et efficace». Le rapport de cette ONG révèle que la commission devra aller au-delà de son mandat si elle veut élucider comment chaque « disparition » a été opérée et en identifier les auteurs. «Ces enquêtes, ces indemnisations et cette assistance aux familles se sont fait attendre longtemps. Mais tout cela ne peut remplacer ni des investigations minutieuses sur ces crimes contre l'humanité ni l'obligation pour les auteurs d'en rendre compte devant la justice». Le 20 septembre dernier, le président de la République a installé à Alger le mécanisme «ad hoc» de prise en charge de la question des disparus. Conçue comme un centre de gestion et une interface entre les pouvoirs publics et les familles concernées, le mécanisme se refuse d'être une commission d'enquête. La durée du mandat de la commission est fixée à 18 mois et elle est présidée par Farouk Ksentini, président de la Commission Nationale Consultative de Promotion et de Protection des Droits de l'Homme (Cncppd ). Ce dernier, a fait part de «la détermination» des membres de la commission «ad hoc» à régler ce problème «en toute honnêteté et le plus vite possible». En outre M.Ksentini a fait savoir qu'il a été recensé «10.000 cas de disparitions forcées imputables aux groupes terroristes et dont le sort est connu». «Ils ont étéassassinés», a-t-il dit ajoutant par ailleurs, que 7 200 cas sont imputables aux institutions. «Nous saluons l'initiative du président Bouteflika mais elle ne répond pas suffisamment au besoin de justice», a déclaré Joe Stork, Directeur par intérim de Human Right Watch pour le Moyen Orient et l'Afrique du Nord. C'est pour les nouveaux cas «de disparitions, bien que rares» que l'organisation s'est attaquée au pouvoir algérien «qui prouvent que les autorités n'ont pas mis en place les garanties juridiques qui permettraient d'empêcher définitivement l'usage d'une telle pratique», a écrit le rapport précisant que les autorités algériennes ont périodiquement dispersé des rassemblements publics organisés par les proches des disparus. Human Rights Watch a vivement conseillé à l'UE et aux Etats-Unis d'encourager l'Algérie dans ses efforts pour résoudre la question des disparus et d'insister pour que des enquêtes sérieuses soient menées.