Les Etats-Unis détiennent dans cette base militaire de Cuba environ 600 personnes. La Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh) a décidé enfin de s'occuper de l'affaire des neuf Algériens emprisonnés par les forces américaines à Guantanamo en saisissant l'organisation américaine de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) à leur sujet. M.Mostapha Farouk Ksantini, qui a fait cette révélation mercredi dernier à l'émission Mutations de la Chaîne I de la radio nationale, ajoute qu'il a demandé à HRW des informations sur les conditions de leur détention d'autant que les tribunaux de Bosnie les ont innocentés avant leur arrestation par les forces américaines. L'orateur dira que la commission a pris contact avec l'ONG américaine, sur demande des parents des prisonniers pour lui demander des informations. Les Etats-Unis détiennent dans leur base militaire de Guantanamo à Cuba environ 600 personnes qu'ils soupçonnent d'appartenir au réseau Al-Qaîda ou aux forces talibanes de l'ancien gouvernement afghan. Washington traite les prisonniers de Guantanamo comme des «combattants illégaux», ce qui les prive d'une protection juridique internationale et assure au président Bush un pouvoir discrétionnaire sur leur détention. L'organisation des droits de l'Homme Amnesty International a critiqué la détention de ces suspects, la qualifiant de «trou noir légal». Mais pourquoi avoir attendu que les familles des prisonniers algériens se manifestent pour diligenter une action pour la libération des détenus? Comment expliquer que la commission Ksantini ait décidé de saisir une ONG américaine des droits de l'homme au lieu d'interpeller les autorités compétentes à ce sujet? Ce sont autant de questions auxquelles l'interviewé ne répond pas. Il est utile de signaler que HRW a effectué plusieurs missions en Algérie depuis la levée de l'interdiction faite aux ONG des droits de l'Homme de se rendre en Algérie. Très virulente dans ses critiques au départ à l'égard du pouvoir en place en Algérie, du fait de la méconnaissance de la réalité algérienne due à l'éloignement mais aussi à des considérations géopolitiques, HRW a, au fur et à mesure, amélioré sa vision des choses et décidé d'opter résolument pour une position plus responsable dans la crise algérienne. Dans son entretien radiophonique, M.Farouk Ksantini, a révélé également que les demandes d'information sur les dossiers des disparus adressées aux instances concernées ont eu des réponses négatives. Tout en affirmant que la commission a reçu à ce jour, 4743 dossiers de familles de disparus, Ksantini ajoute que des efforts sont déployés conjointement par la commission et les ministères de la Justice et de l'Intérieur pour déterminer le nombre exact des disparus. Quant à la polémique au sujet de l'aide matérielle aux familles des disparus dans l'attente d'une solution définitive, l'orateur dira qu'il n'a pas proposé 100 millions de centimes pour indemniser ces familles, car la commission n'est pas habilitée à fixer le montant. Pourtant, M.Ksantini a avancé ce chiffre, dans un entretien accordé il y a quelques semaines de cela au quotidien arabophone londonien Azzaman. Il s'agirait donc d'un ballon-sonde qui a suscité une vague d'indignations au sein de cette catégorie de victimes de la tragédie nationale.