Faire l'impasse sur la passivité des services de sécurité face aux conducteurs qui enfreignent les règles du Code de la route n'est qu'une fuite en avant et un excès d'irresponsabilité. Entre les hommes et les moutons il n'y a plus de différence! Les accidents de la route sont là pour le démontrer. La route fait de plus en plus de victimes. Les campagnes de sensibilisation, les mesures de répression prises par l'Etat... rien n'est fait. La route continue de tuer. Pas plus loin que cette semaine, 69 personnes ont trouvé la mort et près de 1000 blessés dans des accidents de la route dans 519 accidents de la route survenus à travers le territoire national durant la période allant du 25 septembre au 2 octobre, ont indiqué avant-hier les services de la Gendarmerie nationale dans leur bilan hebdomadaire. Si ces chiffres, comparativement à ceux enregistrés la semaine d'avant, le bilan fait état d'une diminution du nombre d'accidents de la route le bilan reste tout de même des plus macabres. Les bilans les plus lourds ont été enregistrés sur la route nationale (RN) n°06 (Adrar) avec 14 morts et 2 blessés et la RN10 (Oum el Bouaghi) avec 3 morts et 23 blessés, a-t-on ajouté de mêmes sources. Concernant le nombre d'accidents, la wilaya de Sétif arrive en tête avec 32 accidents, suivie d'Oum el Bouaghi avec 24 accidents et Constantine (22 accidents), selon le communiqué de la gendarmerie. Il est fait état dans le même communiqué que les principales causes de ces accidents sont dues à l'excès de vitesse, aux dépassements dangereux et la négligence des piétons, ont souligné les services de la Gendarmerie nationale. Certes, il a bien fallu situer les causes même avec de tels raccourcis mais, il faut bien le dire, ce ne sont pas les seules causes de ce massacre routier. Tant que la responsabilité n'est imputée qu'au conducteur, la mort ne quittera jamais nos routes. Faire l'impasse sur la passivité des services de sécurité face aux conducteurs qui enfreignent les règles du Code de la route n'est qu'une fuite en avant et un excès d'irresponsabilité. Le constat est pourtant fait par tous, reste le courage de l'admettre! Pour le vérifier, il suffit de prendre le volant et se mettre dans toute les irrégularités possibles sur toutes les routes et autoroutes pour voir la gravité de la démission des services de sécurité qui ont pourtant le devoir de remettre de l'ordre et réprimer quand il le faut. Queues de poissons en plein autoroute, dépassements dangereux, excès de vitesse, non-respect des distances de sécurité sont autant d'infractions que les services de sécurité font mine de ne pas voir. Passons, loin de là, d'autres voix demandent à traiter la question dans le fond. Au-delà des mesures répressives qui tardent à voir le jour. Dans ce sens, le directeur général du Centre national de la protection et de la sécurité routière, M.Boutalbi El Hachemi, a estimé avant-hier, en marge d'une exposition sur la sécurité routière organisée à Oran, à l'occasion d'une semaine sur la sécurité routière, que des auto-écoles pour enfants appelés communément «sites pédagogiques» sont plus que jamais nécessaires pour une culture du Code de la route. Selon M.Boutalbi, ces «sites pédagogiques»ont «un rôle d'éducation» sur la prévention et de sécurité routières, aux côtés des organismes qui oeuvrent à la modernisation des méthodes de sensibilisation par l'utilisation de nouveaux supports au niveau local et national. «La société civile a également un grand rôle à jouer pour sensibiliser les usagers de la route sur le respect du Code de la route et par conséquent réduire le nombre des accidents de la circulation», a-t-il souligné. Selon un inspecteur principal à la direction des transports de la wilaya d'Oran, M.Issad Reguigui, la société civile est «carrément absente». «Une seule association à l'exemple de 'Es-salama'' c'est peu dans une wilaya de la taille d'Oran», a-t-il déploré appelant à la création d'associations éducatives et autres sites pédagogiques, notamment en zones rurales où de nombreux accidents sont dénombrés. Aujourd'hui, le terrorisme routier fait de l'Algérie l'une des premières places dans le monde en matière d'accidents de la circulation. Avec quelque 40.000 accidents par année engendrant plus de 4500 décès et plus de 50.000 blessés, l'Algérie est classée au 4e rang mondial des accidents de la route derrière les Etats-Unis, l'Italie et la France et occupe la première place dans le Maghreb et le Monde arabe, selon des chiffres officiels. En somme, au-delà des discours qui fusent par çi et par là pour tirer la sonnette d'alarme sur ce génocide routier qui frappe les Algériens, aucune mesure sérieuse n'est prise pour dire à la mort «Stop!»