L'armée yéménite a déjoué hier un attentat, attribué à Al Qaîda, sur la base aérienne d'Anad (sud) qui abrite des militaires américains, selon une source militaire. «Nous avons mis en échec une tentative d'attentat (qui devait être mené) à l'aide d'un véhicule piégé sur la base aérienne d'Anad», dans la province de Lahj, a déclaré la source militaire, selon qui l'attaque visait «des soldats américains se trouvant sur la base» ́ ́. Citant le gouverneur de Lahj, Ahmed Abdallah al-Majidi, le ministère yéménite de la Défense a confirmé sur son site Internet que «La police militaire sur la base d'Anad a déjoué dans l'après-midi un attentat». Le véhicule appartient à Al Qaîda, a accusé le gouverneur, faisant état de la saisie dans le véhicule d' «une grande quantité d'explosifs, outre des bonbonnes de gaz et des roquettes antichars ainsi que des vêtements pour femmes et des combinaisons de pilotes». «Le véhicule piégé a réussi à passer plusieurs points de contrôle et arriver à l'intérieur de la base d'Anad», a indiqué la source militaire selon qui «le véhicule appartiendrait à Al Qaîda». D'après la même source, «une quinzaine de soldats américains participent depuis deux mois sur la base à la formation de forces yéménites à la lutte contre le terrorisme». «Nous avons désamorcé les explosifs à bord du véhicule», a affirmé cette source, indiquant que le véhicule, qui était garé «depuis quelques jours» dans un secteur boisé de la base, «devait, selon nos informations, servir à un attentat samedi». La même source a fait état de l'ouverture d'une enquête sur les circonstances dans lesquelles le véhicule piégé a pu pénétrer dans la base, pourtant entourée de strictes mesures de sécurité en raison notamment de la forte présence d'Al Qaîda dans le sud du Yémen. Al Qaîda a profité de l'affaiblissement du pouvoir central lors de l'insurrection populaire de 2011 qui a abouti au départ du président Ali Abdallah Saleh pour renforcer son emprise dans l'est et le sud du pays. Délogé en juin de l'un de ses bastions, la province sudiste d'Abyane, le réseau s'est depuis replié dans les zones montagneuses du sud du pays, et a multiplié les attentats contre les responsables de cette région, notamment les officiers des services de sécurité.