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Le peuple dans la rue
11 DECEMBRE 1960
Publié dans L'Expression le 10 - 12 - 2003

Vers 18 h, des milliers d'Algériennes et d'Algériens se sont mis en marche.
Ce matin de vendredi 9 décembre 1960, à Alger, jour où le général De Gaulle commence son voyage présidentiel, tous les commerçants des quartiers européens ont gardé les rideaux baissés sur ordre du Front de l'Algérie française. De Gaulle est arrivé à Témouchent en compagnie de Louis Joxe, ministre d'Etat chargé des Affaires algériennes, il est accueilli par un choeur discordant dont les voix se répondent et s'insultent. Au premier rang, retenus par les services d'ordre, des Européens crient - A bas De Gaulle - Algérie française, derrière, des Algériens agitent des banderoles: Vive De Gaulle, Algérie algérienne.
Le général De Gaulle, poursuit sa tournée à Cherchell, Blida, El Asnam, Tizi Ouzou, Akbou, Béjaïa, Batna en évitant Alger et Oran qui ont vécu un événement imprévu sans précédent: la sortie en masse dans les rues d'Alger, de Constantine, d'Oran et d'autres villes et villages, du peuple algérien faisant front contre les ultras.
C'est en fin d'après-midi du samedi 10 décembre 1960 que des bagarres ont éclaté entre des ultras européens et des Algériens à la rue Mohamed-Belouizdad, au Champ-de-Manoeuvre, à Hussein-Dey, à Kouba, à l'Akiba, à El-Madania et à Diar El-Mahçoul suite aux attaques par les Forces de l'Algérie française FAF ; la veille ces derniers avaient obligé des commerçants algériens à fermer leurs magasins et cafés, les revolvers à la main tirant sur ceux qui refusaient de respecter leur mot d'ordre, tuant 30 personnes.
Vers 18 h des milliers d'Algériennes et d'Algériens, se sont mis en marche. Descendant de Kouba, d'El-Madania et de Bir Mourad-Raïs par le ravin de la auvage pour occuper les rues d'Alger, à la tête des cortèges, des jeunes filles et des hommes avec des drapeaux de l'Algérie libre.
A la hauteur de la rue Musset, des groupes de jeunes ont brisé des vitres de magasins européens et vers 19h30, ont brûlé le dépôt central du Monoprix.
De leurs balcons, les Européens excités, armés de revolvers et de fusils, tiraient sur la foule. Bilan: plus de 50 personnes tuées.
Dans la nuit de samedi à dimanche à El-Madania, Diar El-Mahçoul, Bir Mourad-Raïs, Kouba, El-Biar, Belcourt et Hussein-Dey, dans des milliers de foyers, les cousent les drapeaux de l'Algérie libre et les hommes fabriquent des banderoles et des pancartes: «Vive l'Indépendance de l'Algérie», «L'Algérie algérienne», «Abbas au pouvoir», «Négociation Abbas - De Gaulle».
Les chaînes de radio ont fait connaître les événements du samedi afin que toutes les grandes villes suivent l'exemple de la capitale.
Dès 6 h, le dimanche matin, les manifestations ont repris dans tous les quartiers algériens. Vers 8 h, rues qui dévalent du boulevard des Martyrs et du Haut Belcourt, c'est une forêt de drapeaux de l'Algérie libre qui avancent portés par des milliers de manifestants et les en costumes colorés vers le Champ-de-Manoeuvre. Mêmes images à Bab El-Oued et à La Casbah. Les 100.000 manifestants qui devaient rejoindre la place des Martyrs, se sont heurtés aux CRS, soldats, zouaves et groupes d'Européens.
En fin de matinée, des Européens tirent sur les Algériens au Ruisseau. Dès le début de l'après-midi les fusillades se faisaient plus meurtrières, les paras du 18e RCP ouvrent le feu à l'arme automatique, nettoyant à la mitraillette les quartiers du Ruisseau, la place des Martyrs et Bab El-Oued.
Les Algériens qui s'étaient aventurés dans les quartiers européens ont été tués et certains corps décapités par les pieds-noirs.
Le lundi 12 décembre, l'armée tire encore sur les Algériens à La Casbah et à Maison-Carrée. Le sang répandu de milliers de victimes, morts et blessés, a démontré que les Algériens ne se tairaient plus.
Le mercredi 14 décembre, lorsque des cortèges montent vers le cimetière d'El Kettar pour enterrer les derniers morts, les soldats lancent des grenades au milieu de la foule.
Au cimetière de Sidi M'hamed, à Belcourt, au moment où la foule allait enterrer une petite fille de 13 ans, tuée lors des manifestations, les militaires ont tiré sur les Algériens. Tout le monde restait là applaudissait, battait des mains. Les poussaient des youyous et les gens tombaient. Du sang coulait partout. Pendant ces deux ou trois jours de manifestations dans les quartiers populaires d'Alger et de Constantine et les villages où l'armée française avait installé des camps avancés, les Algériennes et les Algériens ont gardé au coeur le sentiment qu'ils étaient sortis victorieux.
Les et les hommes qui utilisent cette date historique du 11 décembre 1960 pour protéger leurs biens, mal acquis, s'enrichir, accéder au fauteuil, peuvent-ils continuer à ignorer le nombre de morts, blessés, arrêtés et torturés du 10 au 14 décembre 1960 à Alger, à Constantine et dans d'autres villes et villages?
Les responsables du ministère des Moudjahidine, qui doit être appelé secrétaire d'Etat aux anciens moudjahidine et victimes de guerre, peuvent-ils continuer à priver les ayants droit des avantages dont bénéficient les enfants des chouhada; les blessés par balles, éclats et tortures, de leurs pensions d'invalidité et leurs enfants handicapés permanents et malades chroniques de leurs pensions, de la gratuité des transports, des soins et de l'appareillage, du droit à un logement aménagé, à l'exonération des impôts, taxes et abonnements perçus par l'Etat?
Pour libérer le peuple de cette domination par des groupes d'individus, il appartient aux différentes couches privées de leurs droits de sortir de leur silence pour arracher ce qui leur est dû et contrecarrer les plans diaboliques des hypocrites et malhonnêtes.
Honneur et gloire à tous les morts pour la patrie.
Ce flash est destiné au peuple pour mettre fin à la falsification de l'Histoire par celles et ceux qui se sont servis pendant 42 ans au nom de la révolution.


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