L'inculpé d'outrage n'a pas pu résister au fait que le jeune policier fasse un compliment à madame. Brrr! Maître Ismaïl Bouabdallah et Maître Lazazi Rami défendent les mêmes inculpés (un couple). Les deux sont...rouquins. Les deux ont plaidé, le doigt sur la gâchette en direction de policiers... «shérifs», cow-boys» ou encore «provocateurs». Posons le tableau: nous sommes en pleine Mitidja. Un barrage routinier travaille tranquillement. Les policiers en tenue de la Dgsn tentent de faire de leur mieux pour alléger l'enfer de cette circulation de l'axe Oran - Bir Mourad Raïs en passant par Hoceïnia, Chiffa et...Birtouta. A un moment donné, un véhicule ayant à son bord trois personnes: un jeune couple et une belle-soeur. Le contrôle est vite réalisé. Soudain, l'épouse siffle à l'oreille de son époux: «Celui-là m'a dit que j'étais belle!» Cela suffira au mari pour voir rouge et aller demander des explications au policier au vocabulaire déplacé. De mots en maux, c'est l'incident. Les policiers s'énervent. La suite va au tribunal de Boufarik (cour de Blida). Et au tribunal, il y a outre la présidente de la section correctionnelle du dimanche, la terrible Djamila Benkhettou, la représentante du ministère public qui pousse Maître Rami à entrer dans ses petits souliers lorsquelle est poussée à répliquer. Et l'affaire de dimanche dernier en est la preuve. Le «match» défense - plaideurs - parquet tant redouté n'a pas eu lieu. Les deux rouquins qui seront énervés à tomber - gourdin en main - sur certains comportements de flics en mal de...maux, ont longtemps défendu le corps de police certes, mais se sont étendus sur ceux de la police qui n'ont aucune éducation, ni foi, ni respect de la loi et d'autrui. Les deux avocats entreprennent un véritable réquisitoire à l'encontre du policier coupable... Et si Maître Ismaïl Bouabdallah, le premier défenseur, a rappelé les graves faits qui ont poussé à bout l'époux égratigné, blessé dans son amour-propre et donc poussé à dire des mots qui ont dépassé sa pensée, Maître Rami n'a eu aucun état d'âme pour flétrir certains policiers au comportement exécrable. «Madame la présidente, laissez-moi seulement vous rappeler que madame, ici présente, est inculpée, ô comble de l'injustice, d'outrage, à fonctionnaire de police dans l'exercice de leurs fonctions, est née en 1989. Et permettez-moi aussi de préciser que la victime, le policier aujourd'hui venu en tenue civile, est aussi né en 1989. C'est ce qui doit pousser le tribunal à retenir le harcèlement sexuel avancé par le couple. L'homme le plus calme du monde aurait perdu son sang-froid et...» avait marmonné Maître Rami qui a dit craindre tous les mutins la rencontre en cours de route des...policiers en contrôle routinier: «Moi, personnellement, en qualité de simple citoyen, je ne peux pas supporter de voir ou rencontrer des policiers même si le corps est respectable. Mais il y a des individualités...Je ne vous dis pas» avait enchaîné l'avocat de Birtouta. Quant à Maître Bouabdallah, il a dit son écoeurement pour ce qui est du mensonge avancé à la barre du policier victime. «Il vous a dit textuellement que le mari l'avait menacé et averti que tout le quartier de Diar Echems (El Madania) l'aurait sur le dos. C'est une insulte ça? Diar Echems est un beau quartier qui a enfanté des résistants, des médecins, des magistrats, des avocats, des gens bien, des mécaniciens, des journalistes. Quel rapport avec ce que lui a dit la dame. Il n'avait pas à lui signifier sa beauté. Relaxez ce couple et justice sera faite», a-t-il martelé. Le dossier a été mis en examen...