«Chadli a libéré le premier président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, renversé en 1965, et autorisé le retour des opposants historiques, Hocine Aït Ahmed et Bachir Boumaâza.» Le décès de l'ancien président de la République, n'a pas manqué de faire l'objet d'un traitement particulier de la part de la presse internationale. Tous affirment que Chadli Bendjedid était un homme Etat qui a été à l'origine de la démocratisation des institutions, notamment par la promulgation d'une Constitution pluraliste et la renonciation à la présidence de l'ancien parti unique, le Front de libération nationale (FLN), en juillet 1991. Mais aussi et surtout, Chadli Bendjedid a été qualifié de tout un pan de l'histoire récente de l'Algérie. L'ancien président est présenté comme l'un des acteurs majeurs des années 1980 et 1990, mais surtout, un témoin clé dans tout ce que l'Algérie a vécu depuis son arrivée au pouvoir en septembre 1979 jusqu'à sa démission. Le quotidien français, Le Parisien, un quotidien français a fait savoir que «la démission forcée de Chadli Bendjedid le 11 janvier 1992 est l'épilogue d'une longue confrontation entre l'armée et les islamistes du Front islamique du salut (FIS dissous). Le FIS avait demandé des présidentielles anticipées, dès son premier raz-de-marée électoral aux municipales de juin 1990. Mais l'armée interrompt le processus électoral et le pays plonge dans une guerre civile qui a fait 200.000 morts». Le Parisien a également mis en ligne sur son site officiel la première interview accordée par Chadli Bendjedid à la presse française, le 1er novembre 1979. Le Figaro a, quant à lui, souligné que l'année du Cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie est fatale aux anciens présidents du pays. «Après Ahmed Ben Bella, en avril dernier, Chadli Bendjedid, 83 ans, est décédé samedi à Alger des suites d'un cancer. Soit vingt-quatre ans, presque jour pour jour, après ce que l'histoire retiendra surtout de ses deux mandats: le soulèvement populaire d'octobre 1988», ajoute Le Figaro. Avec l'ancien président, indique Le Figaro, «l'Algérie a connu surtout le début de ce qu'on appellerait aujourd'hui le 'printemps algérien''». Et au Figaro de poursuivre: «Cette ouverture amorcée par Chadli Bendjedid a été surtout accélérée par la société civile en ébullition après le Printemps berbère de 1980 et les classes moyennes laminées par de nouveaux modes de consommation, alors que lui n'avait pas de projet de société, ni même de convictions». Dans le même contexte, la revue Jeune Afrique a noté, pour sa part, que l'ancien président de l'Algérie «a été en outre à l'origine de la démocratisation des institutions, notamment par la promulgation d'une Constitution pluraliste en février 1989, mais il a aussi fait libérer le premier président de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, renversé en 1965, et autorisé le retour des opposants historiques Hocine Aït Ahmed et Bachir Boumaâza». En outre, la presse américaine a largement répercuté le décès de Chadli Bendjedid. Ainsi, le Washington Post, le Huffington Post, le Los Angeles Times qui ont mis en évidence une photo du président défunt avec le maire de la célèbre ville californienne, Tom Bradley en 1985, précisant que Chadli fut le premier chef d'Etat algérien à effectuer une visite officielle aux Etats-Unis. Pour les médias américains, Chadli a été donc présenté comme «l'homme de la modération qui s'était démarqué de la ligne dure de pays comme la Syrie, la Libye ou encore le Yémen du Sud». En effet, selon le quotidien de la Côte-Ouest américaine «Chadli fut le premier président algérien à avoir jeté les bases de relations apaisées avec l'Occident». Le même quotidien relève également que «Chadli a, certes, donné au pays un système politique multipartite mais il a échoué face aux appétits voraces du mouvement fondamentaliste islamiste». C'est dire, enfin, que l'Algérie a connu des mutations capitales avec l'arrivée au pouvoir de Chadli Bendjedid. Des mutations aussi ambitieuses que tragiques.