Un immeublee menaçant ruine dans la commune de Belouizdad À l'approche de la saison des pluies, le drame risque encore une fois de se produire sur des bâtisses déjà fragilisées par le séisme de 2003... Il a plu cette nuit, toute la nuit même. Des pluies torrentielles se sont abattues sur la capitale. Jusque-là, rien d'anormal. Sauf que le lendemain, les médias font état de dégâts et de pertes de vies humaines. La nature est-elle destructrice à ce point? Non, c'est la négligence de l'homme qui tue! Les inondations, mais surtout les effondrements de vieux immeubles qui sont les principales causes de ces drames. Alger avec ses immeubles qui datent de l'époque coloniale et qui n'ont pas été rénovés depuis, est l'une des villes les plus exposées par ces effondrements. Il ne se passe pas un hiver sans qu'un immeuble ou une partie ne cède sous le poids de la nature et... des années. Personne ne peut contester le fait que les vieux immeubles d'Alger menacent de s'effondrer à tout moment! La menace d'effondrement est suspendue telle une épée de Damoclès au-dessus de la tête des résidents. L'inquiétude est de mise! Le parc de logements vétustes comprend entre 2 et 3 millions d'unités dont la plupart sont dans un état de dégradation avancée constituant un danger pour leurs occupants. Une petite virée dans les quartiers de la capitale nous renseigne sur l'ampleur des dégâts! Les habitations sont vétustes, murs et sol risquent de s'écrouler à tout moment. Cela sans parler des plafonds qui n'existent plus depuis belle lurette. Ce qui contraint les habitants à recourir au système «D» pour avoir un toit. Ils utilisent des tôles ondulées pour colmater les brèches causées par le temps! Parmi ces immeubles qui risquent de s'effondrer à tout moment, il y a ceux de Belouizdad (ex-Belcourt). Dans ce quartier historique de la capitale, ce sont près d'une quarantaine d'immeubles qui sont dans un état de délabrement avancé. D'ailleurs, un comité de citoyens, «El Rhibat», s'est constitué pour réclamer la réhabilitation de ces immeubles. Ce comité a même saisi, en 2011, par écrit, dont il détient une copie, le wali d'Alger au sujet de l'état de ce quartier. Dans ce courrier, il informe le wali sur le fait que rien «ne semble se concrétiser sur le terrain concernant l'intervention sur le vieux tissu urbain de la commune de Sidi M'hamed, exactement à partir du n°61 jusqu'au n°98 Mohamed Belouizdad». Un an après, rien n'a bougé! Jusqu'au jour où ce qui devait arriver, arriva! Le 2 août dernier un immeuble de 2 étages sis au 68, rue Mohamed- Belouizdad s'est effondré à 2 heures 30 du matin. Fort heureusement aucune victime n'a été déplorée. Contrairement à la tragédie d'octobre 2010 qui a eu lieu à quelque 50 mètres du boulevard Nécira Nounou, et qui a coûté la vie à une vieille dame et mis à la rue huit familles. Cette quarantaine d'immeubles ne font pas exception dans la commune de Sidi M'hamed! Bien au contraire! Celle-ci renferme le plus d'immeubles présentant une vétusté très avancée! Même les immeubles qui donnent sur les rues principales, offrent un aspect hideux! Alors que la commune de Sidi M'hamed représente l'un des poumons de la capitale que ce soit pour sa fréquentation ou le nombre de ses habitants! La situation est à prendre au sérieux vu qu'avec l'arrivée de la saison des pluies se pose le problème des bâtisses fragilisées par le séisme de 2003! Néanmoins, Sidi M'hamed n'est qu'un échantillon du drame qui touche les vieux bâtis du pays. Même constat à Bab El Oued, où des dizaines d'immeubles sont appelés à être rasés. Que faire alors? Détruire pour reconstruire de nouveau? Ou tout simplement rénover pour sauvegarder les bijoux architecturaux que sont ces immeubles? Surtout que la majorité de ces bâtisses ont pu conserver un bel aspect extérieur en dépit de certains signes de vieillissement. Le vieux bâti et ses habitants ne demandent donc qu'à être sauvés... À bon entendeur!