Ces exécutions portent à 113 le nombre de mises à mort en Irak Parmi les onze prisonniers exécutés dimanche dernier se trouvait un Algérien. Dans une déclaration faite par Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, l'Algérie a officiellement protesté contre l'exécution des prisonniers étrangers en Irak parmi lesquels se trouvait un Algérien. «C'est avec une profonde révulsion que nous avons pris connaissance de la déclaration d'un responsable du ministère irakien annonçant l'exécution d'un ressortissant algérien», a condamné, hier, M.Belani tout en déplorant «fortement le fait que les autorités irakiennes n'aient pas donné, à ce jour, malgré les demandes réitérées et les convocations de l'ambassadeur de l'Irak à Alger, les autorisations nécessaires sollicitées par l'ambassade d'Algérie à Baghdad au titre du droit de visite consulaire conformément aux dispositions de l'article 36 de la Convention de Vienne sur les relations consulaires». Dimanche dernier, dix Irakiens et un Algérien, reconnus, par la justice irakienne, coupables d'«activités terroristes», ont été exécutés. Ces exécutions portent à 113 le nombre de mises à mort en Irak depuis le début de l'année. L'an dernier, l'Irak avait procédé à 68 exécutions. Depuis ces derniers mois, la communauté internationale a multiplié les appels pour exhorter Baghdad à envisager un moratoire sur la peine capitale. La Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a même appelé, en janvier dernier, l'Irak à l'adoption d'un moratoire en raison d'inquiétudes quant à la transparence des procédures judiciaires. «En dépit des appels pressants lancés par la communauté internationale au gouvernement irakien pour l'établissement d'un moratoire sur l'exécution des prisonniers étrangers et en dépit des nombreuses démarches officielles effectuées par l'Algérie, y compris auprès des hauts représentants du gouvernement irakien, afin de faire bénéficier les prisonniers algériens de la grâce présidentielle», a écrit Amar Belani dans sa déclaration. Au sujet du nombre, de l'identité et des motifs de l'inculpation des Algériens, M.Belani a exprimé son incompréhension face aux comportements des autorités irakiennes qui semblent sourdes aux sollicitations officielles de l'Algérie. «Nous exprimons notre incompréhension face à cette absence de coopération de la part des autorités irakiennes concernées», s'est insurgé M.Belani. Les autorités algériennes ont le droit et le devoir de s'enquérir de leurs ressortissants à l'étranger et à plus forte raison quand ils sont prisonniers. Cela afin de s'assurer des normes applicables censées garantir leur droit à une défense équitable. «Nous n'avons cessé de réclamer des informations officielles sur le nombre exact des prisonniers algériens, leurs identités précises, les motifs de leur inculpation et surtout les détails du déroulement des procédures judiciaires».