«Si on nous impose un trop gros effort financier, l'Etat devra redéfinir les priorités du groupe.» Rémy Pflimlin, le P-DG du groupe France Télévisions va récolter 70% de la redevance établie par l'Etat français. Radio France, Arte, l'INA et l'AEF vont également partager ce gros pactole. Les parlementaires ont décidé de sauver France Télévisions. Le gouvernement qui réduit le budget de France Télévisions avec une baisse de ses ressources publiques de 3,4%, va rattraper le coup. Ce qui a fait perdre à France Télévisions 200 millions d'euros. Ce qui est intéressant, la redevance a été élargie aux résidences secondaires, ce qui va augmenter à 114 millions d'euros. Elle coûtera 63,50 d'euros et remplacera l'augmentation exceptionnelle de 2 euros pesant sur tous les foyers. Au total, l'Etat percevra 110 millions d'euros de plus. C'est un véritable ballon d'oxygène pour France Télévisions. Le consensus est pratiquement unanime. Pour une fois, le ministère de la Communication, Bercy, le groupe socialiste à l'Assemblée et France Télévisions sont sur la même longueur d'onde sur la redevance télé. Au lieu de l'augmenter de 4 euros (2 euros au titre de l'indexation sur l'inflation et 2 euros supplémentaires) comme cela a été proposé par le gouvernement dans son projet de budget présenté le 28 septembre), il vaut mieux introduire une demi-redevance sur les résidences secondaires. D'ici à la fin du mois, les députés devront décider de la répartition des revenus. En définitive, cette redevance aura des conséquences, car, il faudrait revoir le nombre de chaînes, préparer un plan social, et la suppression de plus de 500 postes, et surtout faire des coupes dans les investissements dans la création audiovisuelle. Le groupe audiovisuel public n'aura pas d'autre choix que de couper dans la masse salariale et son financement de la production. Rémy Pflimlin, le P-DG de France Télévisions, l'a fait savoir au gouvernement, aux parlementaires et à ses employés. Avec un financement public en baisse de 3% pour la seule année 2013, France Télévisions doit faire des économies. Cela signifie qu'il faudra aller au-delà des 5% de baisse des effectifs prévue d'ici à 2015, soit 550 postes. Cet effort se prolongera dans le temps et pourrait aller jusqu'au double, soit 10% des effectifs. France Télévisions ne se contentera pas de faire partir les salariés proches de la retraite. Aujourd'hui, France Télévisions investit 420 millions d'euros dans la création et elle avait l'intention de réduire cette dépense d'une quarantaine de millions. Les discussions entre l'Etat et France Télévisions tournent donc autour d'un autre sujet: celui de la réforme de France 3. Depuis des décennies, l'identité de cette chaîne est mal définie. Le nouveau contrat d'objectifs et de moyens pourrait soit déboucher sur une réforme radicale de France 3, soit favoriser l'équilibre précaire actuel. Le passage à l'entreprise unique a déjà permis de lancer un plan de fusion des rédactions nationales de France 2 et France3 à l'horizon 2015. Il reste à trouver une stratégie pour les rédactions régionales. [email protected]